👊Que valent tous ces services d’investissements pour femmes?

💸N°12: comment savoir si tu es riche ; assurance auto, "authority gap" et mois des fiertés.

Sommaire N°12

1. 🏦​ Que valent les services d’investissement adressés aux femmes ?

   • Capitana App

   • WE Invest

   • Les coachs

   • Femca

   • Les concurrentes anglo-saxonnes

2. 🗓️ ​Les événements de la commu Plan Cash

3. 🐓​ Á picorer

   • Les 9 actus qui TE concernent

Vous êtes 6 900 abonné.e.s ici et 11 000 sur Instagram. Si tu aimes Plan Cash, partage sur Insta, fais suivre le mail à tes ami.e.s, commente ci-dessous… Bonne lecture !

Léa

Tout.e Plan Cash Régulier.ère sait que les Français.e.s ont une culture économique moyenne plus faible que les Américain.e.s, Britanniques ou Allemand.e.s. Et que c’est un peu plus compliqué pour les femmes de rattraper ce retard. Certainement pas parce qu’elles seraient moins rationnelles ou douées en maths/éco, mais plutôt parce que la construction sociale stéréotypée les conduit à se détourner de l’argent.

👊​💸​ Depuis un an ou deux, avec la crise du coronavirus, on assiste à une petite révolution à la marge. Le mouvement des « financial feminists » poussé par deux facteurs plus ou moins glorieux :

• L’épargne des Français.e.s n’a jamais été aussi élevée, surtout celle qui dort sur le livret A, l’argent disponible pour investir… Et les acteurs de la finance veulent en voir la couleur.

• En parallèle, le nombre de divorces et de séparations a explosé. C’est important car le revenu des femmes baisse de 27% après un divorce et les familles monoparentales galèrent avec un budget serré. Surtout, quand la gestion de l’argent du couple a été déléguée à l’ex-conjoint, cigales et fourmis se trouvent fort dépourvues quand la bise est venue.

En tant qu’entrepreneuse qui cherche à trouver le bon business model, je ne vous mentirai pas : ces  initiatives qui fourmillent – parfois concurrentes, parfois complémentaires – me font un peu peur. 😱​ Mais elles démontrent deux choses : il y a un réel besoin et c’est le bon moment. La communauté de Plan Cash a dépassé les 11 000 personnes en 6 mois, nous sommes invitées à parler dans de nombreuses conférences, certains médias plus installés nous copient ou souhaitent s’associer avec nous. Les plateformes d’investissement pour tou.te.s créées ces dernières années pour entrer en Bourse, ouvrir une assurance-vie ou miser sur des crypto-monnaies, révèlent un besoin de pédagogie nouveau pour le vrai grand public, les nouveaux entrants. Avec un niveau plus accessible pour satisfaire celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans la presse économique traditionnelle, jargonneuse et old school. Les investisseurs demandent que l’investissement ne soit plus traité comme un jeu spéculatif, mais qu’on leur parle financement par projets de vie, échéances ou objectifs. 

​🏃🏻‍♀️ C’est un moment charnière que dans le langage start-up on appelle le « time to market ». En gros, le bon moment sur le marché, celui où les client.e.s ont une propension à payer pour un service. La newsletter Plan Cash reste gratuite (vous pouvez tout de même donner ici), mais notre plateforme de formations peut ameuter 70 participante.s à une masterclass pratique sur l’investissement à 29,90€. On a beau viser l’incontournable, nous ne sommes pas les seules sur le marché. Alors qui sont les autres et qu’apportent-elles ?

Capitana App, la plateforme d’investissement spécial femmes

🤑 C’est notre chouchou. L’entreprise luxembourgeoise fondée en 2018 par Gaëlle Haag, ex-professionnelle de la banque privée, forte d’une levée de fonds de 1,5 million d’euros, a enfin lancé son application d’investissement à destination des femmes le 12 mai dernier ! Capitana App se présente comme “votre meilleure amie financière”, celle qui accompagne et forme les femmes de tous niveaux de revenus à l’investissement pour un abonnement annuel de 100€. Disponible en France, Belgique et Luxembourg, elle calcule votre fonds d’urgence idéal, propose des projets d’investissements adaptés à vos besoins et forme grâce à des vidéos. Pédagogue, elle montre la performance du portefeuille dans le détail et l’impact responsable, en allant chercher plus loin que les critères ESG ou ISR habituels avec la “méthodologie de Cambridge”. On adore les convictions féministes ancrées de Gaëlle Haag. On aime moins les frais de gestion mensuels des prestataires et annuels de la banque partenaire Brinck Bank. 

WEInvest, l’agence de notation women-friendly

⚖️​ Agacée par « une finance qui ne parle pas aux femmes »*, Paloma Castro-Martinez a imaginé une plateforme de notation des banques et institutions financières adaptée avec Michael O’Sullivan, ex-Credit Suisse Private Banking. L’idée est d’ajouter le critère « F » pour femmes aux critères ESG afin de devenir « le Moody’s des femmes ».  L’équipe utilise les études financières, y ajoute les commentaires des femmes utilisatrices, façon Glassdoor, et pondère avec ses propres recherches pour être prise au sérieux par l’ensemble des institutions. Elle se lance en France, mais veut développer des franchises à l’international.

Son modèle économique repose sur trois piliers : l’adhésion des institutions financières au programme maison, accompagnée de la signature d’une charte (celles qui n’ont pas les moyens de recruter une équipe diversité) ; des liens d’affiliation vers les produits des entreprises et une analyse du comportement des femmes avec la finance. En beta-test, la version définitive de la plateforme WeInvest sort le 25 juin.

Chez Plan Cash, on se questionne sur le modèle économique : pourquoi une banque comme BNP Paribas, dénoncée pour ses discriminations envers les femmes, payerait-elle pour manger dans la main qui la frappe ? Mais on apprécie l’initiative.

* Seulement 28% des femmes disent avoir assez confiance pour investir.

Les coachs ou psys du porte-monnaie

🧚‍♀️​ Elles sont plusieurs sur le marché, principalement sur Instagram. Ces femmes inspirantes, coachs de formation, accompagnent des consoeurs pour « lever leurs croyances limitantes » sur l’argent, celui qu’on a, celui qu’on gagne, les aspects moraux, émotionnels et stratégiques. Exemple tiré de mes vieilles idées reçues : « L’argent ne m’aime pas, il me fuit, je suis condamnée à ne jamais en gagner assez ». Ces psys du compte bancaire permettent de se remettre en question et en ordre de marche pour investir à long terme. La plus connue est certainement @Richissimepodcast qui a carrément son podcast ou @Riche.au.feminin. Ce qui nous inspire moins dans cette démarche ? Le prix souvent très élevé, comptez 5 555€ pour un an d’accès au premier programme. A ce prix-là, on préfère payer la psy, l’abonnement à la presse éco et plusieurs formations en ligne sans engagement…

Femca, l’autre plateforme de formations

👩🏻‍🏫​ On ne va pas le cacher, Femca est un de nos concurrents directs. Ouverte en mars 2021, cette plateforme de formations propose un apprentissage progressif individuel avec des mails quotidiens et des sessions de formation en direct sur l’investissement. Ancienne cadre de l’industrie du luxe, Hélène Gherbi a commencé à investir à titre personnel dès 25 ans, et s’est rendue compte du manque sur ces sujets, notamment dans les réseaux de femmes. Ce qui était au départ un « side project » avec son associé Melvin Duveau, ingénieur et consultant, est devenu une start-up incubée à La Ruche. « Nous voulons transmettre nos connaissances de pair à pair, sans le vocabulaire jargonneux », précise Hélène qui compte plus de 70 clientes engagées pour 290€ en 6 mois.

Les concurrentes anglo-saxonnes

👩‍🎓 Plan Cash lorgne parfois sur Your Juno, une application présentée comme le « Duolingo de l’argent ». Fondée par deux sœurs, Margot et Alexia de Broglie, cette application est le lieu « où la finance rencontre le féminisme », où l’on apprend « tout ce qu’on ne t’as jamais dit sur l’argent ». L’entreprise britannique a levé 2 millions d’euros en mars dernier pour développer son système d’apprentissage et agrégé une communauté de 8 500 personnes sur les réseaux.

💃​ Autre exemple remarquable, la plateforme d’investissement américaine Ellevest, malheureusement inutilisable en France. Cofondée en 2014 et lancée en 2016 par Sallie Kraucheck et Charlie Kroll, elle a réussi à monter une importante communauté de 350 000 personnes avec le slogan : « une entreprise d’investissement par les femmes et pour les femmes ». Elle a réalisé plusieurs levées de fonds (9 millions d’euros en 2016 et 33 millions en 2019), auprès d’investisseur.se.s de renom comme Melinda Gates et Eric Schmidt, l’ex-PDG de Google. La plateforme établit le profil de ses clientes, leurs ambitions et convictions, et établit les investissements recommandés. Elle gère ensuite les portefeuilles avec des institutions traditionnelles.

⌨️​ Clique & comment. Le sondage pour l’évolution de Plan Cash est toujours en cours. Pour donner ton avis sur la newsletter, le graphisme, les tarifs de masterclass, clique ici. Y en a pour 30 secondes chrono !

💁‍♀️​💁🏻‍♀️​ Rencontrer les meufs de Plan Cash. Dans ce petit planning, j’attire ton attention sur la soirée échange de conseils sur l’entrepreneuriat organisée avec la librairie Un livre une tasse de thé à Paris le lundi 13 juin à 19h, tu peux t’inscrire ici. Et sur le Webinar sur l’investissement féminin organisé avec notre partenaire Nalo.fr avec justement les actrices citées ci-dessus le 20 juin !

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​💌​ Voxe femini. Pas assez de newsletters à lire ? Envie de se plonger dans l’actu chaude tous les matins avec un ton jeune et pédago ? C’est ce que propose l’équipe de Voxe. Ces dernières semaines, on a apprécié la news du 10 mai qui évoque le coût de l’alimentation pour le climat. On a adoré le numéro du 19 qui s’attarde sur la loi espagnole pour un congé menstruel et le classement Forbes des plus grandes fortunes du monde…quasiment sans femmes. On a aimé celle du 5 mai qui fait un parallèle entre la coalition NUPES qui se présente aux législatives pour la gauche et le Front populaire de 1936. Pour t’abonner à leur news et relire les anciens numéros, c’est ici.

🎙️​Soin. Dans le dernier épisode du podcast de l’Unedic Point de suspension(s), j’échange avec le chercheur québécois Yves Hallée sur les techniques pour revaloriser les métiers du “care”, occupés principalement par des femmes.

Nalo est l’un des meilleurs services pour investir dans une assurance-vie, adapté aux demandes récurrentes des investisseuses. Plan Cash l’apprécie parce que c’est le plus pédago – Nalo lutte contre les biais cognitifs - et le plus humain. On se lance dès 1 000€ d’apport, auquel on ajoute ses versements mensuels. Zéro frais d’entrée et 1,65% de frais de gestion, deux fois moins que les banques traditionnelles. C’est possible car Nalo propose des ETF et une gestion passive effectuée par un « robo-advisor ». Pas de jargon pompeux ou de gestion « prudente ou dynamique ». Mais plusieurs enveloppes, une par projet de vie : études de Havane, immobilier de Morgane ou retraite de Léa.

On aime que Nalo compte déjà 32% de femmes dans ses client.e.s et 34% de femmes dans ses équipes. On aime son portefeuille ISR qui investit dans des entreprises d’énergies renouvelables ou de traitement de l’eau avec de belles performances. On aime qu’il s’adapte à tout le monde, sa simplicité, sa transparence qui permet de suivre ses investissements en deux clics. Alors, on se lance ?

🎩​🤑​ Comment savoir si tu es riche ? A partir de combien d’€ est-on considéré comme riche ? L’Observatoire des inégalités a créé un indicateur pour le mesurer, “le seuil de richesse” qui correspond à deux fois le salaire médian, selon son barème 2022 sur la base des revenus de 2019. C’est donc 3 673 euros par mois (prestations sociales comprises et impôts déduits) pour un adulte seul, 5 511 euros pour deux adultes et 7 713 euros pour une famille avec deux enfants de moins de 14 ans. Cela correspond à 7,1% de la population française, soit 4,5 millions de personnes. J’en entends déjà certain.e.s râler en disant qu’ils ou elles gagnent plus mais ne se sentent pas riches. Eh bien si, car la richesse se mesure comparativement. Souvent l’endogamie sociale qui fait que l’on vit dans des quartiers avec des gens de même niveau social que soi ou même profession donne l’impression que l’on ne s’en sort pas si bien. Encore plus à Paris où le pouvoir d’achat est saqué par le logement, que l’on soit locataire ou propriétaire. D’ailleurs, le seuil de richesse - comme le seuil de pauvreté - ne prend pas en compte le logement, ce qui est une de ses limites, selon les chercheurs. Alors, êtes-vous riches ?

🚗 Tuture. Les femmes payent toujours moins cher leur assurance auto. Légalement, les assureurs n’ont pas le droit de proposer un tarif différent en fonction du sexe, cela représenterait une discrimination selon la Cour de justice de l’Union européenne. Mais le calcul du risque qui détermine le prix repose sur le modèle de voiture, son ancienneté, la technologie embarquée, l’âge du conducteur ou de la conductrice, l’adresse, les antécédents de conduite et l’usage professionnel ou non. Et les femmes conduisent moins de kilomètres que les hommes, ont des véhicules moins puissants et moins d’accidents. Alors si les Français.es payent en moyenne 611€ d’assurance auto annuelle, c’est 130€ de moins pour les femmes que les hommes. Déso, pas déso.

👩🏻‍⚖️​ Fossé d’autorité. Selon la journaliste politique britannique Mary Ann Sieghart, cet “authority gap” serait la cause des inégalités salariales et de pouvoir. On surestime le temps de parole des femmes, elles sont plus interrompues, elles sont moins naturellement considérées comme compétentes, même quand elles en ont fait la preuve. “Au lieu d’envoyer les femmes suivre des cours d’affirmation de soi, on devrait envoyer les hommes suivre des cours d’humilité. On réglerait le problème du fossé de l’autorité”, démontre-t-elle par A+B.

🏳️‍🌈​🦄​ Queer as firms. Pour le mois des fiertés LGBTQIA+, les entreprises rivalisent d’annonces montrant leur engagement - plus ou moins réel - envers la communauté. Deux choses à retenir. Cet article de HelloWorkPlace, « Mon mec ? C’est une femme » citant l’étude sur l’inclusion des lesbiennes au travail, selon laquelle seules 40% d’entre elles sont out pour éviter les remarques et discriminations. Et le baromètre annuel de l’association l’Autre Cercle avec l’Ifop, selon lequel les discriminations en entreprise persistent, beaucoup n’osent pas faire leur “coming out”.

🍾​ Champomy ! Fondée par Amélia Matar, la start-up Colori, qui organise des ateliers numériques pour apprendre le code informatique aux enfants sans utiliser d'écran, a levé 1 million d’euros auprès de la Banque des territoires, la MAIF Impact et la chercheuse Aurélie Jean, autrice de Les algorithmes font-ils la loi ? Parfait pour se délester de ses enfants le mercredi aprem ! 😏 6000 enfants ont déjà testé un de ces ateliers.

💎​ Crypto-timides. La BCE annonce que 10% des ménages de la zone Euro ont investi dans les cryptos. C'est 6% en France (KPMG parle de 8%), contre 9% en Allemagne et 15% aux Pays-Bas. Petits joueurs (et petites joueuses). “Au pays des crypto-monnaies, argent facile et désillusions pour les plus jeunes”, résume cet article du Monde du 26 mai qui sonne comme une mise en garde pour les nouveaux et nouvelles entrant.e.s.

👨🏻‍🏫 École de la frime. Vous avez du mal à argumenter pour défendre votre demande d’augmentation ? Vous ne comprenez pas pourquoi D. du bureau B12 est encore augmenté et pas vous ? Parce qu’il est éloquent, fort en rhétorique et sait se faire remarquer. “Dans notre société, et plus particulièrement dans le monde professionnel, il y a une prime aux beaux parleurs. Une excellente présentation en réunion, un beau discours lors d’un congrès ou d’une conférence seront encensés…”, rappelle le prof à Sciences Po et chroniqueur Clément Viktorovitch dans un entretien pour Welcome To The Jungle. Son essai Le pouvoir rhétorique. Apprendre à convaincre et à décrypter les discours (Le Seuil) est un délice pour coincer beau-papa. (Spéciale cassedédi)

🤰🏼​🤰🏿 Punies. Cette enquête de ELLE raconte les trop nombreuses femmes harcelées, discriminées ou placardisées en raison d’une grossesse. Sur les 7 000 saisines reçues l’an dernier pour des cas de discrimination par la Défenseure des droits, 3,2 % avaient pour motif la grossesse.

💰​ Financial masculinisme. Qui l’eut crû le secteur de la finance est plus sexiste au Royaume-Uni qu’en France ?! D’après une étude du cabinet Fox and Partners, elles ne sont que 24% à des postes de direction…à peu près aussi peu que dans le secteur entier. Alors qu’en France, elles représentent plus de 45% des effectifs. (Attention, si tu cliques, c’est à tes risques et périls, l’illustration fait mal aux yeux).

💜 Cette newsletter a été relue par mon associée Morgane Dion en charge de la gestion de la plateforme plancash.fr et mon amie Marie-Amélie Frère. 💜