👊N°61: Investir dans l’agriculture, et si l’argent était dans le pré?
Comment s'y prendre, par quoi passer ? Et aussi une bonne nouvelle sur les taux d’intérêts, l'inflation ciblée, la dissolution de l'Assemblée fait chuter la Bourse.
👊 Sommaire N°61 :
💸 🌾 Investir dans l’agriculture, et si l’argent était dans le pré ?
Comment s’y prendre ? Les plateformes à utiliser
Les atouts de l’investissement dans l’agriculture
👨🏻🌾👩🏻🌾 Miimosa, la pub utile
📆 Les 4 événements de la commu
🐓 Les 10 actus à picorer : bonne nouvelle sur les taux d’intérêts, inflation ciblée dans les caddies, dissolution et chute de la Bourse, hommes pas émasculés, un parfum d’illégalité, la Nef prend son indépendance, foot-ues…
La meuf de l’éco : Hapsatou Sy, l’entrepreneure en faillite personnelle.
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Investir dans l’agriculture, et si l’argent était dans le pré?
Warren Buffet, l’investisseur adulé, répète souvent “investissez dans ce que vous consommez”. Alors moi qui suis fan de latte, écolo et intolérante au lactose, j’ai investi dans La Compagnie des amandes, une entreprise montée par Arnaud Montebourg pour relocaliser la production d’amandes en France, et par extension de lait d’amande. J’aurais aussi pu investir dans Starbucks vu que j’ai une carte de fidélité, mais projetons-nous deux minutes, ce n’est pas le modèle alimentaire et agricole dont je rêve…
💸 🌾 Quand le GIEC affirme que les finances ont un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique et appelle à multiplier de 3 à 6 fois les flux financiers destinés à atténuer les gaz à effet de serre, alors la transition écologique, les champs, les fermes et les marques de produits bios ont beaucoup de potentiel. Surtout que l’agriculture a longtemps été un point fort de la France, c’est le premier pays producteur de produits agricoles dans l’Europe avec une production d’une valeur de 95,5 milliards d’euros hors subventions, selon l’Insee. C’est aussi le premier bénéficiaire des aides de la Politique Agricole Commune (PAC). Par contre, la France est descendue à la 6ème place mondiale des exportateurs de produits agricoles, après les géants, les Pays-Bas et l’Allemagne avec un excédent commercial de 10,3 milliards d’euros. Ce secteur représente 3,4% du PIB de la France et 1,4 millions d’emplois.
🍇🐄 Mais le modèle agricole majoritaire, celui défendu par la FNSEA et hérité des débuts de la construction européenne, c’est surtout d’immenses exploitations agricoles, souvent en monoculture, qui participent à l’érosion des sols et l’appauvrissement de la biodiversité. Les grandes exploitations récupèrent tout de même 73% des aides et financements en France, rappelle l’Insee. En face, les petites et moyennes exploitations en surface galèrent à obtenir des prêts bancaires pour investir ou grandir. Pourtant, il y a un sujet de transmission, de refinancement des fermes existantes, mais aussi d’installation et reprise par des néo-ruraux, ces jeunes urbains en reconversion professionnelle. D’autant que 50% des agriculteurs vont partir à la retraite dans cette décennie, et qu’on vient de passer en-dessous de 400 000 exploitations agricoles…
💚🌿 Alors passons sur l’inquiétante révolte des agriculteurs de début 2024, ne ressortons pas les chiffres de 3 suicides par semaine, mais focalisons-nous sur l’importance de cette économie incontournable qui fait face à tant de défis, dont la baisse de rendement des terres agricoles, ainsi que la nécessité de garder une souveraineté alimentaire. Ses marges sont tirées vers le haut par la forte demande de produits bios, d’agro-écologie ou d’agriculture régénérative. Aujourd’hui, le bio représente 12% des fermes, un chiffre qui connaît une croissance annuelle à deux chiffres depuis 20 ans ! Excepté en 2023, précise l’Agence bio. Ces exploitations plus régulées, sans pesticides, ou celles faisant appel aux méthodes de permaculture sont de grandes pourvoyeuses d’emploi, soit 59% de la main d’œuvre française.
Comment s’y prendre ?
👩🏾🌾🥔 Les terrains agricoles, comme le fermage ou la location à des exploitants agricoles, sont deux activités très régulées en France. La régulation est confiée à des Safer régionales, des sociétés à but non lucratif créées dans les années 60 qui peuvent limiter la spéculation financière, ont des droits de préemption, luttent contre l’artificialisation des terres et pour aider les jeunes agriculteurs ou agricultrices à s’installer. N’importe qui peut acheter des terres agricoles, mais tout le monde ne peut pas l’exploiter. On peut cependant louer dans le respect du Code rural, c’est ce qu’on appelle “les fermages”, et des loyers définis par arrêtés départementaux en fonction de la qualité des terres. En moyenne, le prix d’un hectare à l’achat est de 6000€, mais les prix démarrent à 1500€ pour les prairies en pâturage. En moyenne, les rentabilités brutes des locations des terres seules (sans bâtiment ni matériel) sont comprises entre 1% et 4%. Le rendement locatif brut moyen des fermages s’élève à 2,84% en France, d’après l’étude des Safer de 2024.
On peut acheter un terrain en solo, mais quelle galère ! On peut trouver les terres à vendre auprès des Safer, grâce au bouche-à-oreille avec des locaux ou bien sur proprietes.fr. Il faudra ensuite trouver le bon exploitant à qui le louer.
Heureusement, c’est devenu un investissement accessible récemment avec l’émergence de trois nouvelles plateformes d’investissement dans l’agriculture, labellisées Finansol et ouvertes aux particuliers. Des sites modernes, sécurisés, avec un parcours utilisateur.ice optimisé et un suivi des critères nécessaires à un bon investissement.
💸🌽 Lancée en 2020, FEVE, ou Fermes en Vie, s’est spécialisé dans la reprise de fermes ou exploitations agricoles de taille moyenne, autour de 70 hectares. Grâce à cette entreprise, on peut acheter du foncier agricole, et le voir prendre de la valeur sur des années, soit 3% par an. On ne touche pas de loyer. Les frais, peu élevés, sont de 3% au moment de l’investissement. C’est peu, mais pour proposer un tel modèle, l’entreprise ne rémunère pas les investisseurs.es annuellement. Il s’agit donc d’un investissement patrimonial pur, de long terme mais sans gestion régulière à faire, un peu comme pour une cave ou une place de parking.
💸🌽 MiiMOSA. Fondée en 2015, cette plateforme d’investissement à impact a accompagné plus de 7 000 projets, grâce à 500 000 membres et 150 millions d’euros de financements. Sur la plateforme, on a le choix entre des projets variés : des exploitations agricoles, des coopératives, des start-ups, des entreprises agroalimentaires ou des installations d’énergies renouvelables pour les fermes sous forme d’obligations simples ou de “minibons”. (cf. voir pub ci-dessous). Ces sortes de prêts rémunérés peuvent rapporter entre 4 et 10% sur les projets présentés à date.
💸🌽 Cofondée en 2022 par Paul Rodrigues et Adime Amoukou, issus de familles d’agriculteurs et d’agronomes, Hectarea s’est concentrée sur le foncier agricole uniquement. “Investir sur la terre, c’est un peu comme investir dans la pierre”, professe l’entreprise pour séduire celles et ceux averses au risque. L’entreprise repère, achète et gère les terres comme d’autres des biens immobiliers. On peut investir dès 500 € et recevoir des revenus de la location sous forme de loyers, ce qui s’appelle des “fermages”. Ça fonctionne un peu comme une SCPI : un montage classique de crowdfunding immobilier ou immobilier fractionné, puis une gestion avec des frais plutôt élevés (8 à 10% au moment de l’investissement, puis 15% sur les fermages et les reventes). Car ces terrains, en croissance constante, prennent de la valeur chaque année et dégageront une plus-value à la revente dans environ 10 ans. Il y a des affaires à réaliser car la terre française est parmi les moins chères d’Europe, que le taux de rotation des locataires-agriculteurs est plus faible que dans l’immobilier, et qu’on peut espérer des multiples importants, notamment sur la vigne. Attention, cette société est la plus récente, nous n’avons donc pas de recul.
💸🌽 Blue Bees. Lancée en 2013, la plateforme Blue Bees, centrée sur l’agro-écologie, permet aux particuliers de soutenir des petites fermes ou des projets agricoles ou de permaculture à taille humaine dès 10€, grâce à un système de dons et de contreparties. C’est un peu le Kisskissbankbank de la campagne. Montée par des jeunes engagés dont Maxime de Rostolan, l’association Fermes d’avenir qui la gère est maintenant propriété du leader de l’économie sociale et solidaire, le groupe SOS.
💸🌽 D’autres projets sont disponibles régulièrement sur Lita.co, la grosse plateforme d’investissement solidaire en tout genre, cofondée par Eva Sadoun. Ces derniers mois, on pouvait miser sur ELOI, une entreprise de transmissions de fermes et de conversion à l’agro-écologie qui a levé 1,6 million d’euros pour son développement. Ou bien Omie & Cie, une marque de produits durables et sains au bon prix, encourageant les filières locales et autonomes. Elle forme les agriculteurs de son réseau aux techniques de l’agriculture régénérative. Imaginée par Christian Jorge, un ex-Vestiaire Collective, et Coline Burland, une professionnelle de la grande distribution, elle compte un actionnaire bien connu des gourmets : le chef étoilé Thierry Marx.
Les atouts de l’investissement dans l’agriculture ?
1 - C’est d’abord un investissement à impact écologique qui œuvre pour un changement de modèle agricole, sans avoir à manier la moissonneuse-batteuse.
2 - L’impact est aussi social puisqu’il aide au renouvellement d’une profession en difficultés qui voit partir ses talents et offre des revenus mensuels trop faibles et variables pour un travail physique et sans week-ends.
3 - Pour l’épargnant, c’est un moyen sous-coté et méconnu de diversifier un portefeuille d’investissements. L’actif agricole - appelons-le comme ça pour faire sérieux – a une faible corrélation avec les autres classes d’actifs.
4 - Investir dans l’agriculture, c’est privilégier une “valeur refuge”, un peu comme l’immobilier mais avec ses atouts propres. C’est un moyen de lutter contre l’inflation galopante car la nourriture est une nécessité de base, et que les produits agricoles ont tendance à voir leurs prix augmenter en période de crise économique. C’est, du même coup, une ressource tangible et limitée, et qui dit limite dit valeur lentement mais sûrement à la hausse.
5 - C’est s’offrir une rentabilité correcte, attractive mais ajustée aux risques. On peut soit tirer des revenus de la location des terres, le « fermage » ou la « mise à bail » pour 2 à 3% par an, soit investir dans un but patrimonial.
6 - Enfin, l’investissement dans une foncière agricole ou solidaire ouvre la voie à une sérieuse réduction d’impôts. Il s’agit de l’IR-PME dédié aux entreprises ESUS, soit une réduction d’impôt de 25%. Bien plus que les start-up depuis les dernières lois de finance…
👨🏻🌾👩🏻🌾 Adeptes de l’investissement responsable, vous comptez orienter vos sousous vers des projets concrets et d’avenir ? Vous souhaitez investir dans la transition agricole ou alimentaire ? C’est possible dès 100€, facile et avec un risque modéré, sur la plateforme MiiMOSA, notre nouvel annonceur de juin. Fondée en 2015, cette plateforme d’investissement à impact a accompagné 7 000 projets depuis sa création, grâce à 500 000 membres pour 150 millions d’euros de financements !
Comment ça marche ? Sur la plateforme, vous choisissez un projet qui vous parle (exploitations agricoles, coopératives, start-up, entreprises agroalimentaires, énergies renouvelables…), vous étudiez l’analyse de MiiMOSA, la vision de long terme des entrepreneur.e.s, les impacts concrets du projet et ses premiers résultats financiers. Puis vous investissez en prêts rémunérés, c’est-à-dire que vous prêtez une somme au porteur de projet, contre laquelle vous recevrez des intérêts chaque année : 6% en moyenne. C’est donc moins risqué que la Bourse ou l’investissement en actions directes de l’entreprise. En ce moment, 3 projets sont à l’honneur sur MiiMOSA :
D’abord, Yooji, une start-up en croissance d’alimentation pour les nourrissons qui collecte 700 000 € pour un rendement de 7,5%.
Ensuite, une entreprise d’élevage caprin bio en Nouvelle-Aquitaine, qui compte augmenter sa production de bon fromages de chèvres. Elle collecte 200 000 € pour un rendement de 7,5%.
Et enfin, un maraîcher historique de la région lyonnaise qui cherche 50 000 € pour financer un système d’irrigation en eau économique et naturel, avec un rendement de 5%.
Pour découvrir les détails de ces projets et poser toutes vos questions aux experts de l’équipe de MiiMOSA, rendez-vous ici. Avec le code “PLANCASH”, vous bénéficiez de 50€ d’abondement offert pour 200€ investis.
📲 Où en est l’application Plan Cash ? Nous venons de finir le tournage des séquences vidéos de l’application partie 1, en compagnie de nos CGP et influenceuses budget préférées. Le développement de l’application avec l’agence Galadrim a bien avancé, nous travaillons sur les derniers détails de la version bêta. Elle sera accessible dès le 24 juin prochain aux investisseuses (et investisseurs) dans Plan Cash Corporation, soit à celles et ceux qui nous ont soutenu financièrement en décembre/janvier dernier !
🤓 Sondage. Pour l’application, on a besoin de vous, de connaître l’impact de Plan Cash sur votre vie et vos décisions financières. Et si vous preniez 3 minutes pour répondre à ces questions et nous aider… 💞
🗳️ Pari démocratique. Rebelote, il va falloir se rendre aux urnes 2 nouvelles fois pour les élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet 2024. On s’est déjà inscrites sur planprocu.fr de l’ONG A Voté pour prendre des procurations de voisin.e.s inconnu.e.s mais attaché.e.s à la démocratie. 👩❤️👨👩❤️👩 Vous pouvez tous et toutes trouver un “bon plan procu” sur ce site !
📚 En librairie. Après une très longue gestation, le 2ème bébé de Morgane Dion est sorti ce matin. Celui-ci est en papier : Les gentilles filles ne réussissent pas - Manuel de combat pour l’égalité au travail. Dans cette interview des Echos, elle explique pourquoi il faut arrêter de parler de “syndrome de l’imposteur”. Elle insiste sur le côté systémique des carrières empêchées des femmes dans cette interview chez Business O Féminin. La voici recommandée dans la newsletter La Pause Simone de Chloé Thibaud/Femme actuelle.
🏦🤗💶 Banque-bonne-route. Après cinq années sans baisse, les taux directeurs ont enfin baissé de 0,25 point en juin, rejoignant ainsi les dernières prévisions des analystes. Bonne nouvelle, voilà le taux de refinancement, soit le principal taux directeur, ramené à 4,25%. Quelle influence sur notre quotidien ? Ça va permettre aux grandes banques de baisser les taux d’intérêts des prêts immobiliers et de relancer la machine des achats-ventes. 🏠 Mais la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a prévenu : la baisse ne sera pas reconduite systématiquement dans les prochains mois, cela dépendra à chaque fois de la diminution ou de la remontée de l’inflation. La banque fédérale américaine, la Fed, a décidé de son côté de ne pas encore toucher à ses taux. Elle anticipe désormais une seule baisse cette année, mais seulement si l’inflation ralentit encore pendant plusieurs mois Outre-Atlantique.
💰👩⚖️ No woman, no cash. Pour rappel, Christine Lagarde se sent bien seule dans les institutions financières mondiales. D’après le dernier rapport de l’Official Monetary and Financial Institutions Forum intitulé “Missed opportunities”, seules 9 des 63 institutions qui ont changé de dirigeant récemment ont choisi une femme, soit 14%, ce qui reste le record historique. No comment.
👛🛒 L’inflation ciblée pèse sur les caddies… 🍊 C’est probablement le jus d’orange qui a pris le plus cher ces derniers mois avec +77% de hausse sur le prix du jus d’orange concentré sur un an dans le monde, et +12,4% de hausse en mai en France, d’après Nielsen IQ. Il était déjà pénalisé par les variations météos imprévisibles des derniers mois, les ouragans en Floride, région cœur de la production mondiale, s’y ajoutent la sécheresse et la maladie du dragon jaune, une bactérie asiatique qui touche maintenant les cultures brésiliennes. De toute façon, le jus d’orange, c’est pas bon pour nous pauvres humains dépendants au sucre, surtout le matin, car c’est un fruit pas tout à fait naturel créé par l’Homme, assène la “Glucose Goddess” invitée dans Quotidien.
🍓Côté fraisiers, c’est pas plus rose… Les pluies incessantes de mai ont retardé le mûrissement des fraises en France et en Europe, les prix étaient donc en hausse. Mais le week-end dernier a pris la forme d’un pic de production d’un coup, les producteurs doivent donc rogner sur leurs marges et paniquent face à l’arrivée des fruits d’été concurrents…
☕ Autre cata du petit déjeuner, le prix du café a explosé. En deux ans, le prix du robusta, l’un des plus courants, a bondi de 200% à 4.400 dollars la tonne. En cause, le dérèglement climatique, les pénuries et les invasions d’insectes, dont les coqueluches au Vietnam où le robusta est récolté.
♨️ La commission de régulation de l’énergie a annoncé que le prix du gaz allait bondir de 11,7% en juillet. En cause, l'acheminement du gaz qui est coûteux car les péages du réseau de distribution GRDF ont augmenté… Les Français.es à la dèche rognent sur la culture, l’hygiène et certains produits alimentaires face à l’inflation qui s’est installée dans le temps, d’après Ouest France.
💸📉 Bad Bourse. Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le CAC40 a chuté d’un coup lundi matin, en baisse de 2,37% à l’ouverture. La plupart des bourses européennes ont reculé en voyant la montée de l’extrême-droite aux élections européennes. Mais en France c’était bien pire, car la dissolution envoie un message d’instabilité politique et économique aux investisseurs. Une poignée d’entreprises ont sévèrement accusé le coup, celles mentionnées dans le programme du Rassemblement national. Au total, le CAC40 a connu 6,2% de baisse sur l’ensemble de la semaine dernière et les taux d’emprunts ont progressé face à des programmes qui vont a priori aggraver le déficit.
💳 D’abord les banques, surtout BNP Paribas (-4,76% le lundi suivant la dissolution), la Société Générale (-7,46%) et le Crédit Agricole (-3,59%) parce que cette instabilité menace indirectement leur activité (taux d’intérêt menacés, euro en baisse face au dollar, etc.). Selon Morningstar, les investisseurs ont aussi extrapolé sur le programme du RN et des autres partis nationalistes en Europe qui proposent des taxes exceptionnelles sur les profits des banques, une restriction des dividendes ou encore la fin des politiques de rachat d’actions.
🏭❌☀️ Ensuite, les acteurs des énergies renouvelables comme Engie (-3,20%) et Voltalia car le programme de l’extrême-droite prévoit d’arrêter les aides à l’éolien et au solaire pour tout miser sur le nucléaire.
🛣️🛫 Les gestionnaires d’infrastructures privées et de transports en ont pâti aussi, à l’image de Vinci (-5,37%), Eiffage ou Aéroport de Paris, car les concessionnaires d’autoroutes et autres sont menacés de renationalisation.
📺📻 Enfin, le groupe Bouygues (-3,64%) a connu une baisse liée à son activité médias. En cause, le porte-parole du RN Sébastien Chenu, avait annoncé une renationalisation de TF1, M6 et NRJ Group qui entraînerait une baisse des revenus ces entreprises… tout en évoquant une privatisation de l’audiovisuel public. De quoi bien secouer les marchés.
🤑🙆♀️ Moins payés, pas émasculés. “Ma femme gagne plus que moi et c’est le pied !”, titre cet article amusant du Figaro qui rappelle qu’aujourd’hui une femme sur quatre est mieux rémunérée que son conjoint, contre 10% dans les années 80 selon l’Insee. Pour les messieurs concernés, c’est plutôt cool : “ça fait du pouvoir d’achat en plus” ou c’est “moins de pression” que d’être le gros pourvoyeur de ressources du couple. Et les 20% de lecteurs mecs de Plan Cash, qu’en pensez-vous ?
👃🏽🌸 Ça pue… C’est un nouveau scandale mettant en cause la responsabilité des multinationales en matière de droits humains et sociaux. La BBC révèle que deux marques de parfums, Lancôme (propriété du groupe L’Oréal) et Estée Lauder, collaborent avec des sociétés qui font travailler des enfants égyptiens de moins de 15 ans à la cueillette du jasmin, l’ingrédient clef de leurs parfums. Pourtant ces deux firmes revendiquent une “tolérance zéro” en matière de travail des enfants… On attend leurs actions pour changer ces pratiques et surveiller leurs sous-traitants.
💳🌿 Banque verte et indé. Si vous l’aviez loupé, la Nef a annoncé mi-mai avoir levé 25 millions d’euros pour devenir une banque éthique, écolo et autonome et s’émanciper du Crédit coopératif, lui-même adossé à BPCE. Elle est aujourd’hui rentable avec un bon ratio de solvabilité et de liquidité, alors que le livret Nef est le plus gros en France en matière d’épargne solidaire. Montée en 1988, la Nef a aussi gagné “son indépendance philosophique, politique et spirituelle” : lors de sa dernière assemblée générale fin 2023, elle a coupé ses liens avec l'anthroposophie, surveillée parmi les mouvements sectaires par la Miviludes.
⚽ Foot-ues ! D’après L’Equipe, le club de foot PSG a été sanctionné par l’Inspection du travail et doit payer plusieurs millions d’euros d’amende pour une note catastrophique à l’Index égalité professionnelle, soit en-dessous de 75/100. Le PSG a fait appel et se défend de manière bancale : “par nature, le sport est différencié entre hommes et femmes”, avance-t-il pour expliquer l’absence de femmes parmi les dix plus grosses rémunérations… Mais pour avoir une note aussi mauvaise, il a cumulé plusieurs autres erreurs.
🙍🏾♀️📉 La meuf de l’éco. Ce n’est pas un exemple à suivre, mais une mauvaise gestionnaire dont on parle cette semaine. Hapsatou Sy, serial entrepreneuse et chroniqueuse télé, qui délivre des conseils business et confiance en soi sur LinkedIn. D’après L’Informé, le tribunal de commerce de Nanterre l’a déclarée “en faillite personnelle pour 10 ans” avec interdiction de gérer une société. Le dossier de liquidation judiciaire montre que sa société chargée d’encaisser les cachets TV a un passif de 600 000€ non réglé, qu’elle a commis des “fautes graves de gestion”, n’a pas tenu de comptabilité carrée. Elle a aussi détourné un actif d’une valeur de 118 600€ vers son autre société, Atypic Beauty World. Avec cette dernière, elle cumule 15 000€ d’impayés à SFR, plus des loyers impayés et de l'URSSAF non réglé. Sa précédente entreprise, la chaîne de 15 salons de beauté Ethnicia, n’a jamais atteint la rentabilité et avait été placée en liquidation judiciaire en 2013… Bref, soyons conscientes des galères entrepreneuriales derrière les belles images.
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre engagement et les thèmes que vous abordez, ils sont d'utilité publique ! Je suis votre newsletter avec beaucoup d'intérêt depuis plus d'un an maintenant, mais j'ai été très déçue par votre dernière publication, qui inclue une publicité élogieuse pour la plateforme d'investissement Miimosa.
J'ai moi-même beaucoup cru dans sa proposition à son lancement, j'étais conquise comme beaucoup de gens par sa proposition (sur le papier) d'un investissement responsable à petite échelle dans l'agriculture.
Malheureusement, après avoir investi 8000 euros sur cette plateforme, je dois dire que je suis extrêmement déçue du résultat. La plupart des projets financés sont en retard de paiement au bout de quelques mois. Sur les 24 projets que j'ai financés, la plupart sont aujourd'hui en redressement judiciaire, et l'argent investi est complétement perdu. La communication de Miimosa est inexistante.
Tout investissement financier comporte une part de risque, certes, mais les risques sur Miimosa sont démesurés. A priori, j'aurais perdu plus de 3000 euros dans mon "investissement" sur Miimosa.
Je suis donc très déçue et même choquée de vous voir faire de la publicité pour cette plateforme, dont la partie investissement relève pour moi presque de l'arnaque. (Une forme de don déguisée en investissement pour être plus polie). Les chances de perdre son capital sont énormes sur Miimosa, et inciter des femmes à investir sur cette plateforme est dangereux selon moi.
Pourriez-vous s'il vous plaît publier un message d'avertissement pour les lectrices dans votre prochaine newsletter ? Je crains que d'autres personnes, séduites par la promesse d'un investissement éthique, perdre aussi leur mise...
Merci à vous pour votre travail,
Une lectrice assidue
Bonjour,
Merci beaucoup sur ces sujets autour de l'investissement en lien avec la durabilité!
Cependant, je pense important de partager mon expérience avec Miimosa :
J'ai investi il y a 2 ans environ en prêtant à plusieurs projets par cette plateforme (agriculture, agritourisme, alimentation pour bébé, méthanisation, etc.) et très peu remboursent leurs mensualités en temps et en heure, quand les sociétés n'ont pas été tout simplement liquidées.
Aucun message envers les personnes comme moi qui ont décidé d'investir une partie de leurs économies dans des projets qui ont du sens.
J'avais anticipé en suivant vos conseils notamment et je ne suis pas en difficulté financière mais pour les personnes qui s'intéressent à ces plateformes : non, nous ne sommes pas sur de la rentabilité, mais sur du don quasiment à coup sûr (ou je n'ai vraiment pas de chance...)
Un message auprès des utilisateurs de ces plateformes pour financer ses projets : faire appel à la solidarité c'est bien, mais un peu de respect envers les personnes convaincues qui essayent de vous soutenir, ce serait bien aussi!