đN°61: Investir dans lâagriculture, et si lâargent Ă©tait dans le prĂ©?
â Comment s'y prendre, par quoi passer ? Et aussi une bonne nouvelle sur les taux dâintĂ©rĂȘts, l'inflation ciblĂ©e, la dissolution de l'AssemblĂ©e fait chuter la Bourse.
đ Sommaire N°61 :
đžâ đŸâ Investir dans lâagriculture, et si lâargent Ă©tait dans le prĂ© ?
Comment sây prendre ? Les plateformes Ă utiliser
Les atouts de lâinvestissement dans lâagriculture
đšđ»âđŸâđ©đ»âđŸâ Miimosa, la pub utile
đ Les 4 Ă©vĂ©nements de la commu
đ Les 10 actus Ă picorer : bonne nouvelle sur les taux dâintĂ©rĂȘts, inflation ciblĂ©e dans les caddies, dissolution et chute de la Bourse, hommes pas Ă©masculĂ©s, un parfum dâillĂ©galitĂ©, la Nef prend son indĂ©pendance, foot-uesâŠ
La meuf de lâĂ©co : Hapsatou Sy, lâentrepreneure en faillite personnelle.
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Investir dans lâagriculture, et si lâargent Ă©tait dans le prĂ©?
Warren Buffet, lâinvestisseur adulĂ©, rĂ©pĂšte souvent âinvestissez dans ce que vous consommezâ. Alors moi qui suis fan de latte, Ă©colo et intolĂ©rante au lactose, jâai investi dans La Compagnie des amandes, une entreprise montĂ©e par Arnaud Montebourg pour relocaliser la production dâamandes en France, et par extension de lait dâamande. Jâaurais aussi pu investir dans Starbucks vu que jâai une carte de fidĂ©litĂ©, mais projetons-nous deux minutes, ce nâest pas le modĂšle alimentaire et agricole dont je rĂȘveâŠ
đžâ đŸâââ âQuand le GIEC affirme que les finances ont un rĂŽle Ă jouer dans la lutte contre le rĂ©chauffement climatique et appelle Ă multiplier de 3 Ă 6 fois les flux financiers destinĂ©s Ă attĂ©nuer les gaz Ă effet de serre, alors la transition Ă©cologique, les champs, les fermes et les marques de produits bios ont beaucoup de potentiel. Surtout que lâagriculture a longtemps Ă©tĂ© un point fort de la France, câest le premier pays producteur de produits agricoles dans lâEurope avec une production dâune valeur de 95,5 milliards dâeuros hors subventions, selon lâInsee. Câest aussi le premier bĂ©nĂ©ficiaire des aides de la Politique Agricole Commune (PAC). Par contre, la France est descendue Ă la 6Ăšme place mondiale des exportateurs de produits agricoles, aprĂšs les gĂ©ants, les Pays-Bas et lâAllemagne avec un excĂ©dent commercial de 10,3 milliards dâeuros. Ce secteur reprĂ©sente 3,4% du PIB de la France et 1,4 millions dâemplois.
đâđâ Mais le modĂšle agricole majoritaire, celui dĂ©fendu par la FNSEA et hĂ©ritĂ© des dĂ©buts de la construction europĂ©enne, câest surtout dâimmenses exploitations agricoles, souvent en monoculture, qui participent Ă lâĂ©rosion des sols et lâappauvrissement de la biodiversitĂ©. Les grandes exploitations rĂ©cupĂšrent tout de mĂȘme 73% des aides et financements en France, rappelle lâInsee. En face, les petites et moyennes exploitations en surface galĂšrent Ă obtenir des prĂȘts bancaires pour investir ou grandir. Pourtant, il y a un sujet de transmission, de refinancement des fermes existantes, mais aussi dâinstallation et reprise par des nĂ©o-ruraux, ces jeunes urbains en reconversion professionnelle. Dâautant que 50% des agriculteurs vont partir Ă la retraite dans cette dĂ©cennie, et quâon vient de passer en-dessous de 400 000 exploitations agricolesâŠ
đđż Alors passons sur lâinquiĂ©tante rĂ©volte des agriculteurs de dĂ©but 2024, ne ressortons pas les chiffres de 3 suicides par semaine, mais focalisons-nous sur lâimportance de cette Ă©conomie incontournable qui fait face Ă tant de dĂ©fis, dont la baisse de rendement des terres agricoles, ainsi que la nĂ©cessitĂ© de garder une souverainetĂ© alimentaire. Ses marges sont tirĂ©es vers le haut par la forte demande de produits bios, dâagro-Ă©cologie ou dâagriculture rĂ©gĂ©nĂ©rative. Aujourdâhui, le bio reprĂ©sente 12% des fermes, un chiffre qui connaĂźt une croissance annuelle Ă deux chiffres depuis 20 ans ! ExceptĂ© en 2023, prĂ©cise lâAgence bio. Ces exploitations plus rĂ©gulĂ©es, sans pesticides, ou celles faisant appel aux mĂ©thodes de permaculture sont de grandes pourvoyeuses dâemploi, soit 59% de la main dâĆuvre française.
Comment sây prendre ?
đ©đŸâđŸđ„ Les terrains agricoles, comme le fermage ou la location Ă des exploitants agricoles, sont deux activitĂ©s trĂšs rĂ©gulĂ©es en France. La rĂ©gulation est confiĂ©e Ă des Safer rĂ©gionales, des sociĂ©tĂ©s Ă but non lucratif crĂ©Ă©es dans les annĂ©es 60 qui peuvent limiter la spĂ©culation financiĂšre, ont des droits de prĂ©emption, luttent contre lâartificialisation des terres et pour aider les jeunes agriculteurs ou agricultrices Ă sâinstaller. Nâimporte qui peut acheter des terres agricoles, mais tout le monde ne peut pas lâexploiter. On peut cependant louer dans le respect du Code rural, câest ce quâon appelle âles fermagesâ, et des loyers dĂ©finis par arrĂȘtĂ©s dĂ©partementaux en fonction de la qualitĂ© des terres. En moyenne, le prix dâun hectare Ă lâachat est de 6000âŹ, mais les prix dĂ©marrent Ă 1500⏠pour les prairies en pĂąturage. En moyenne, les rentabilitĂ©s brutes des locations des terres seules (sans bĂątiment ni matĂ©riel) sont comprises entre 1% et 4%. Le rendement locatif brut moyen des fermages sâĂ©lĂšve Ă 2,84% en France, dâaprĂšs lâĂ©tude des Safer de 2024.
On peut acheter un terrain en solo, mais quelle galĂšre ! On peut trouver les terres Ă vendre auprĂšs des Safer, grĂące au bouche-Ă -oreille avec des locaux ou bien sur proprietes.fr. Il faudra ensuite trouver le bon exploitant Ă qui le louer.Â
Heureusement, câest devenu un investissement accessible rĂ©cemment avec lâĂ©mergence de trois nouvelles plateformes dâinvestissement dans lâagriculture, labellisĂ©es Finansol et ouvertes aux particuliers. Des sites modernes, sĂ©curisĂ©s, avec un parcours utilisateur.ice optimisĂ© et un suivi des critĂšres nĂ©cessaires Ă un bon investissement.
đžâđœââ LancĂ©e en 2020, FEVE, ou Fermes en Vie, sâest spĂ©cialisĂ© dans la reprise de fermes ou exploitations agricoles de taille moyenne, autour de 70 hectares. GrĂące Ă cette entreprise, on peut acheter du foncier agricole, et le voir prendre de la valeur sur des annĂ©es, soit 3% par an. On ne touche pas de loyer. Les frais, peu Ă©levĂ©s, sont de 3% au moment de lâinvestissement. Câest peu, mais pour proposer un tel modĂšle, lâentreprise ne rĂ©munĂšre pas les investisseurs.es annuellement. Il sâagit donc dâun investissement patrimonial pur, de long terme mais sans gestion rĂ©guliĂšre Ă faire, un peu comme pour une cave ou une place de parking.
đžâđœââ MiiMOSA. FondĂ©e en 2015, cette plateforme dâinvestissement Ă impact a accompagnĂ© plus de 7 000 projets, grĂące Ă 500 000 membres et 150 millions dâeuros de financements. Sur la plateforme, on a le choix entre des projets variĂ©s : des exploitations agricoles, des coopĂ©ratives, des start-ups, des entreprises agroalimentaires ou des installations dâĂ©nergies renouvelables pour les fermes sous forme dâobligations simples ou de âminibonsâ. (cf. voir pub ci-dessous). Ces sortes de prĂȘts rĂ©munĂ©rĂ©s peuvent rapporter entre 4 et 10% sur les projets prĂ©sentĂ©s Ă date.
đžâđœââ CofondĂ©e en 2022 par Paul Rodrigues et Adime Amoukou, issus de familles dâagriculteurs et dâagronomes, Hectarea sâest concentrĂ©e sur le foncier agricole uniquement. âInvestir sur la terre, câest un peu comme investir dans la pierreâ, professe lâentreprise pour sĂ©duire celles et ceux averses au risque. Lâentreprise repĂšre, achĂšte et gĂšre les terres comme dâautres des biens immobiliers. On peut investir dĂšs 500 ⏠et recevoir des revenus de la location sous forme de loyers, ce qui sâappelle des âfermagesâ. Ăa fonctionne un peu comme une SCPI : un montage classique de crowdfunding immobilier ou immobilier fractionnĂ©, puis une gestion avec des frais plutĂŽt Ă©levĂ©s (8 Ă 10% au moment de lâinvestissement, puis 15% sur les fermages et les reventes). Car ces terrains, en croissance constante, prennent de la valeur chaque annĂ©e et dĂ©gageront une plus-value Ă la revente dans environ 10 ans. Il y a des affaires Ă rĂ©aliser car la terre française est parmi les moins chĂšres dâEurope, que le taux de rotation des locataires-agriculteurs est plus faible que dans lâimmobilier, et quâon peut espĂ©rer des multiples importants, notamment sur la vigne. Attention, cette sociĂ©tĂ© est la plus rĂ©cente, nous nâavons donc pas de recul.
đžâđœââ Blue Bees. LancĂ©e en 2013, la plateforme Blue Bees, centrĂ©e sur lâagro-Ă©cologie, permet aux particuliers de soutenir des petites fermes ou des projets agricoles ou de permaculture Ă taille humaine dĂšs 10âŹ, grĂące Ă un systĂšme de dons et de contreparties. Câest un peu le Kisskissbankbank de la campagne. MontĂ©e par des jeunes engagĂ©s dont Maxime de Rostolan, lâassociation Fermes dâavenir qui la gĂšre est maintenant propriĂ©tĂ© du leader de lâĂ©conomie sociale et solidaire, le groupe SOS.
đžâđœââ Dâautres projets sont disponibles rĂ©guliĂšrement sur Lita.co, la grosse plateforme dâinvestissement solidaire en tout genre, cofondĂ©e par Eva Sadoun. Ces derniers mois, on pouvait miser sur ELOI, une entreprise de transmissions de fermes et de conversion Ă lâagro-Ă©cologie qui a levĂ© 1,6 million dâeuros pour son dĂ©veloppement. Ou bien Omie & Cie, une marque de produits durables et sains au bon prix, encourageant les filiĂšres locales et autonomes. Elle forme les agriculteurs de son rĂ©seau aux techniques de lâagriculture rĂ©gĂ©nĂ©rative. ImaginĂ©e par Christian Jorge, un ex-Vestiaire Collective, et Coline Burland, une professionnelle de la grande distribution, elle compte un actionnaire bien connu des gourmets : le chef Ă©toilĂ© Thierry Marx.
Les atouts de lâinvestissement dans lâagriculture ?
1 - Câest dâabord un investissement Ă impact Ă©cologique qui Ćuvre pour un changement de modĂšle agricole, sans avoir Ă manier la moissonneuse-batteuse.
2 - Lâimpact est aussi social puisquâil aide au renouvellement dâune profession en difficultĂ©s qui voit partir ses talents et offre des revenus mensuels trop faibles et variables pour un travail physique et sans week-ends.
3 - Pour lâĂ©pargnant, câest un moyen sous-cotĂ© et mĂ©connu de diversifier un portefeuille dâinvestissements. Lâactif agricole - appelons-le comme ça pour faire sĂ©rieux â a une faible corrĂ©lation avec les autres classes dâactifs.
4 - Investir dans lâagriculture, câest privilĂ©gier une âvaleur refugeâ, un peu comme lâimmobilier mais avec ses atouts propres. Câest un moyen de lutter contre lâinflation galopante car la nourriture est une nĂ©cessitĂ© de base, et que les produits agricoles ont tendance Ă voir leurs prix augmenter en pĂ©riode de crise Ă©conomique. Câest, du mĂȘme coup, une ressource tangible et limitĂ©e, et qui dit limite dit valeur lentement mais sĂ»rement Ă la hausse.
5 - Câest sâoffrir une rentabilitĂ© correcte, attractive mais ajustĂ©e aux risques. On peut soit tirer des revenus de la location des terres, le « fermage » ou la « mise Ă bail » pour 2 Ă 3% par an, soit investir dans un but patrimonial.
6 - Enfin, lâinvestissement dans une fonciĂšre agricole ou solidaire ouvre la voie Ă une sĂ©rieuse rĂ©duction dâimpĂŽts. Il sâagit de lâIR-PME dĂ©diĂ© aux entreprises ESUS, soit une rĂ©duction dâimpĂŽt de 25%. Bien plus que les start-up depuis les derniĂšres lois de financeâŠ
đšđ»âđŸâđ©đ»âđŸ Adeptes de lâinvestissement responsable, vous comptez orienter vos sousous vers des projets concrets et dâavenir ? Vous souhaitez investir dans la transition agricole ou alimentaire ? Câest possible dĂšs 100âŹ, facile et avec un risque modĂ©rĂ©, sur la plateforme MiiMOSA, notre nouvel annonceur de juin. FondĂ©e en 2015, cette plateforme dâinvestissement Ă impact a accompagnĂ© 7 000 projets depuis sa crĂ©ation, grĂące Ă 500 000 membres pour 150 millions dâeuros de financements !
Comment ça marche ? Sur la plateforme, vous choisissez un projet qui vous parle (exploitations agricoles, coopĂ©ratives, start-up, entreprises agroalimentaires, Ă©nergies renouvelablesâŠ), vous Ă©tudiez lâanalyse de MiiMOSA, la vision de long terme des entrepreneur.e.s, les impacts concrets du projet et ses premiers rĂ©sultats financiers. Puis vous investissez en prĂȘts rĂ©munĂ©rĂ©s, câest-Ă -dire que vous prĂȘtez une somme au porteur de projet, contre laquelle vous recevrez des intĂ©rĂȘts chaque annĂ©e : 6% en moyenne. Câest donc moins risquĂ© que la Bourse ou lâinvestissement en actions directes de lâentreprise. En ce moment, 3 projets sont Ă lâhonneur sur MiiMOSA :
Dâabord, Yooji, une start-up en croissance dâalimentation pour les nourrissons qui collecte 700 000 ⏠pour un rendement de 7,5%.
Ensuite, une entreprise dâĂ©levage caprin bio en Nouvelle-Aquitaine, qui compte augmenter sa production de bon fromages de chĂšvres. Elle collecte 200 000 ⏠pour un rendement de 7,5%.
Et enfin, un maraĂźcher historique de la rĂ©gion lyonnaise qui cherche 50 000 ⏠pour financer un systĂšme dâirrigation en eau Ă©conomique et naturel, avec un rendement de 5%.
Pour dĂ©couvrir les dĂ©tails de ces projets et poser toutes vos questions aux experts de lâĂ©quipe de MiiMOSA, rendez-vous ici. Avec le code âPLANCASHâ, vous bĂ©nĂ©ficiez de 50⏠dâabondement offert pour 200⏠investis.
đČ OĂč en est lâapplication Plan Cash ? Nous venons de finir le tournage des sĂ©quences vidĂ©os de lâapplication partie 1, en compagnie de nos CGP et influenceuses budget prĂ©fĂ©rĂ©es. Le dĂ©veloppement de lâapplication avec lâagence Galadrim a bien avancĂ©, nous travaillons sur les derniers dĂ©tails de la version bĂȘta. Elle sera accessible dĂšs le 24 juin prochain aux investisseuses (et investisseurs) dans Plan Cash Corporation, soit Ă celles et ceux qui nous ont soutenu financiĂšrement en dĂ©cembre/janvier dernier !
đ€ Sondage. Pour lâapplication, on a besoin de vous, de connaĂźtre lâimpact de Plan Cash sur votre vie et vos dĂ©cisions financiĂšres. Et si vous preniez 3 minutes pour rĂ©pondre Ă ces questions et nous aider⊠đâ
đłïžâ Pari dĂ©mocratique. Rebelote, il va falloir se rendre aux urnes 2 nouvelles fois pour les Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es les 30 juin et 7 juillet 2024. On sâest dĂ©jĂ inscrites sur planprocu.fr de lâONG A VotĂ© pour prendre des procurations de voisin.e.s inconnu.e.s mais attachĂ©.e.s Ă la dĂ©mocratie. đ©ââ€ïžâđšâđ©ââ€ïžâđ© Vous pouvez tous et toutes trouver un âbon plan procuâ sur ce site !
đ En librairie. AprĂšs une trĂšs longue gestation, le 2Ăšme bĂ©bĂ© de Morgane Dion est sorti ce matin. Celui-ci est en papier : Les gentilles filles ne rĂ©ussissent pas - Manuel de combat pour lâĂ©galitĂ© au travail. Dans cette interview des Echos, elle explique pourquoi il faut arrĂȘter de parler de âsyndrome de lâimposteurâ. Elle insiste sur le cĂŽtĂ© systĂ©mique des carriĂšres empĂȘchĂ©es des femmes dans cette interview chez Business O FĂ©minin. La voici recommandĂ©e dans la newsletter La Pause Simone de ChloĂ© Thibaud/Femme actuelle.
đŠâđ€âđ¶â Banque-bonne-route. AprĂšs cinq annĂ©es sans baisse, les taux directeurs ont enfin baissĂ© de 0,25 point en juin, rejoignant ainsi les derniĂšres prĂ©visions des analystes. Bonne nouvelle, voilĂ le taux de refinancement, soit le principal taux directeur, ramenĂ© Ă 4,25%. Quelle influence sur notre quotidien ? Ăa va permettre aux grandes banques de baisser les taux dâintĂ©rĂȘts des prĂȘts immobiliers et de relancer la machine des achats-ventes. đ Mais la prĂ©sidente de la Banque centrale europĂ©enne (BCE), Christine Lagarde, a prĂ©venu : la baisse ne sera pas reconduite systĂ©matiquement dans les prochains mois, cela dĂ©pendra Ă chaque fois de la diminution ou de la remontĂ©e de lâinflation. La banque fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine, la Fed, a dĂ©cidĂ© de son cĂŽtĂ© de ne pas encore toucher Ă ses taux. Elle anticipe dĂ©sormais une seule baisse cette annĂ©e, mais seulement si lâinflation ralentit encore pendant plusieurs mois Outre-Atlantique.
đ°âđ©ââïžâ No woman, no cash. Pour rappel, Christine Lagarde se sent bien seule dans les institutions financiĂšres mondiales. DâaprĂšs le dernier rapport de lâOfficial Monetary and Financial Institutions Forum intitulĂ© âMissed opportunitiesâ, seules 9 des 63 institutions qui ont changĂ© de dirigeant rĂ©cemment ont choisi une femme, soit 14%, ce qui reste le record historique. No comment.
đâđâ Lâinflation ciblĂ©e pĂšse sur les caddies⊠đ Câest probablement le jus dâorange qui a pris le plus cher ces derniers mois avec +77% de hausse sur le prix du jus dâorange concentrĂ© sur un an dans le monde, et +12,4% de hausse en mai en France, dâaprĂšs Nielsen IQ. Il Ă©tait dĂ©jĂ pĂ©nalisĂ© par les variations mĂ©tĂ©os imprĂ©visibles des derniers mois, les ouragans en Floride, rĂ©gion cĆur de la production mondiale, sây ajoutent la sĂ©cheresse et la maladie du dragon jaune, une bactĂ©rie asiatique qui touche maintenant les cultures brĂ©siliennes. De toute façon, le jus dâorange, câest pas bon pour nous pauvres humains dĂ©pendants au sucre, surtout le matin, car câest un fruit pas tout Ă fait naturel crĂ©Ă© par lâHomme, assĂšne la âGlucose Goddessâ invitĂ©e dans Quotidien.Â
đCĂŽtĂ© fraisiers, câest pas plus rose⊠Les pluies incessantes de mai ont retardĂ© le mĂ»rissement des fraises en France et en Europe, les prix Ă©taient donc en hausse. Mais le week-end dernier a pris la forme dâun pic de production dâun coup, les producteurs doivent donc rogner sur leurs marges et paniquent face Ă lâarrivĂ©e des fruits dâĂ©tĂ© concurrentsâŠ
â Autre cata du petit dĂ©jeuner, le prix du cafĂ© a explosĂ©. En deux ans, le prix du robusta, lâun des plus courants, a bondi de 200% Ă 4.400 dollars la tonne. En cause, le dĂ©rĂšglement climatique, les pĂ©nuries et les invasions dâinsectes, dont les coqueluches au Vietnam oĂč le robusta est rĂ©coltĂ©.
âšïžâ La commission de rĂ©gulation de lâĂ©nergie a annoncĂ© que le prix du gaz allait bondir de 11,7% en juillet. En cause, l'acheminement du gaz qui est coĂ»teux car les pĂ©ages du rĂ©seau de distribution GRDF ont augmenté⊠Les Français.es Ă la dĂšche rognent sur la culture, lâhygiĂšne et certains produits alimentaires face Ă lâinflation qui sâest installĂ©e dans le temps, dâaprĂšs Ouest France.
đžâđ Bad Bourse. AprĂšs lâannonce de la dissolution de lâAssemblĂ©e nationale par Emmanuel Macron, le CAC40 a chutĂ© dâun coup lundi matin, en baisse de 2,37% Ă lâouverture. La plupart des bourses europĂ©ennes ont reculĂ© en voyant la montĂ©e de lâextrĂȘme-droite aux Ă©lections europĂ©ennes. Mais en France câĂ©tait bien pire, car la dissolution envoie un message dâinstabilitĂ© politique et Ă©conomique aux investisseurs. Une poignĂ©e dâentreprises ont sĂ©vĂšrement accusĂ© le coup, celles mentionnĂ©es dans le programme du Rassemblement national. Au total, le CAC40 a connu 6,2% de baisse sur lâensemble de la semaine derniĂšre et les taux dâemprunts ont progressĂ© face Ă des programmes qui vont a priori aggraver le dĂ©ficit.
đłâ Dâabord les banques, surtout BNP Paribas (-4,76% le lundi suivant la dissolution), la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale (-7,46%) et le CrĂ©dit Agricole (-3,59%) parce que cette instabilitĂ© menace indirectement leur activitĂ© (taux dâintĂ©rĂȘt menacĂ©s, euro en baisse face au dollar, etc.). Selon Morningstar, les investisseurs ont aussi extrapolĂ© sur le programme du RN et des autres partis nationalistes en Europe qui proposent des taxes exceptionnelles sur les profits des banques, une restriction des dividendes ou encore la fin des politiques de rachat dâactions.
đââââïž Ensuite, les acteurs des Ă©nergies renouvelables comme Engie (-3,20%) et Voltalia car le programme de lâextrĂȘme-droite prĂ©voit dâarrĂȘter les aides Ă lâĂ©olien et au solaire pour tout miser sur le nuclĂ©aire.
đŁïžâđ«â Les gestionnaires dâinfrastructures privĂ©es et de transports en ont pĂąti aussi, Ă lâimage de Vinci (-5,37%), Eiffage ou AĂ©roport de Paris, car les concessionnaires dâautoroutes et autres sont menacĂ©s de renationalisation.
đșâđ»â Enfin, le groupe Bouygues (-3,64%) a connu une baisse liĂ©e Ă son activitĂ© mĂ©dias. En cause, le porte-parole du RN SĂ©bastien Chenu, avait annoncĂ© une renationalisation de TF1, M6 et NRJ Group qui entraĂźnerait une baisse des revenus ces entreprises⊠tout en Ă©voquant une privatisation de lâaudiovisuel public. De quoi bien secouer les marchĂ©s.
đ€đââïžâ Moins payĂ©s, pas Ă©masculĂ©s. âMa femme gagne plus que moi et câest le pied !â, titre cet article amusant du Figaro qui rappelle quâaujourdâhui une femme sur quatre est mieux rĂ©munĂ©rĂ©e que son conjoint, contre 10% dans les annĂ©es 80 selon lâInsee. Pour les messieurs concernĂ©s, câest plutĂŽt cool : âça fait du pouvoir dâachat en plusâ ou câest âmoins de pressionâ que dâĂȘtre le gros pourvoyeur de ressources du couple. Et les 20% de lecteurs mecs de Plan Cash, quâen pensez-vous ?
đđœââđžâ Ăa pue⊠Câest un nouveau scandale mettant en cause la responsabilitĂ© des multinationales en matiĂšre de droits humains et sociaux. La BBC rĂ©vĂšle que deux marques de parfums, LancĂŽme (propriĂ©tĂ© du groupe LâOrĂ©al) et EstĂ©e Lauder, collaborent avec des sociĂ©tĂ©s qui font travailler des enfants Ă©gyptiens de moins de 15 ans Ă la cueillette du jasmin, lâingrĂ©dient clef de leurs parfums. Pourtant ces deux firmes revendiquent une âtolĂ©rance zĂ©roâ en matiĂšre de travail des enfants⊠On attend leurs actions pour changer ces pratiques et surveiller leurs sous-traitants.
đłđż Banque verte et indĂ©. Si vous lâaviez loupĂ©, la Nef a annoncĂ© mi-mai avoir levĂ© 25 millions dâeuros pour devenir une banque Ă©thique, Ă©colo et autonome et sâĂ©manciper du CrĂ©dit coopĂ©ratif, lui-mĂȘme adossĂ© Ă BPCE. Elle est aujourdâhui rentable avec un bon ratio de solvabilitĂ© et de liquiditĂ©, alors que le livret Nef est le plus gros en France en matiĂšre dâĂ©pargne solidaire. MontĂ©e en 1988, la Nef a aussi gagnĂ© âson indĂ©pendance philosophique, politique et spirituelleâ : lors de sa derniĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale fin 2023, elle a coupĂ© ses liens avec l'anthroposophie, surveillĂ©e parmi les mouvements sectaires par la Miviludes.
âœâ Foot-ues ! DâaprĂšs LâEquipe, le club de foot PSG a Ă©tĂ© sanctionnĂ© par lâInspection du travail et doit payer plusieurs millions dâeuros dâamende pour une note catastrophique Ă lâIndex Ă©galitĂ© professionnelle, soit en-dessous de 75/100. Le PSG a fait appel et se dĂ©fend de maniĂšre bancale : âpar nature, le sport est diffĂ©renciĂ© entre hommes et femmesâ, avance-t-il pour expliquer lâabsence de femmes parmi les dix plus grosses rĂ©munĂ©rations⊠Mais pour avoir une note aussi mauvaise, il a cumulĂ© plusieurs autres erreurs.
đđŸââïžâđ La meuf de lâĂ©co. Ce nâest pas un exemple Ă suivre, mais une mauvaise gestionnaire dont on parle cette semaine. Hapsatou Sy, serial entrepreneuse et chroniqueuse tĂ©lĂ©, qui dĂ©livre des conseils business et confiance en soi sur LinkedIn. DâaprĂšs LâInformĂ©, le tribunal de commerce de Nanterre lâa dĂ©clarĂ©e âen faillite personnelle pour 10 ansâ avec interdiction de gĂ©rer une sociĂ©tĂ©. Le dossier de liquidation judiciaire montre que sa sociĂ©tĂ© chargĂ©e dâencaisser les cachets TV a un passif de 600 000⏠non rĂ©glĂ©, quâelle a commis des âfautes graves de gestionâ, nâa pas tenu de comptabilitĂ© carrĂ©e. Elle a aussi dĂ©tournĂ© un actif dâune valeur de 118 600⏠vers son autre sociĂ©tĂ©, Atypic Beauty World. Avec cette derniĂšre, elle cumule 15 000⏠dâimpayĂ©s Ă SFR, plus des loyers impayĂ©s et de l'URSSAF non rĂ©glĂ©. Sa prĂ©cĂ©dente entreprise, la chaĂźne de 15 salons de beautĂ© Ethnicia, nâa jamais atteint la rentabilitĂ© et avait Ă©tĂ© placĂ©e en liquidation judiciaire en 2013⊠Bref, soyons conscientes des galĂšres entrepreneuriales derriĂšre les belles images.
Bonjour,
Merci beaucoup sur ces sujets autour de l'investissement en lien avec la durabilité!
Cependant, je pense important de partager mon expérience avec Miimosa :
J'ai investi il y a 2 ans environ en prĂȘtant Ă plusieurs projets par cette plateforme (agriculture, agritourisme, alimentation pour bĂ©bĂ©, mĂ©thanisation, etc.) et trĂšs peu remboursent leurs mensualitĂ©s en temps et en heure, quand les sociĂ©tĂ©s n'ont pas Ă©tĂ© tout simplement liquidĂ©es.
Aucun message envers les personnes comme moi qui ont décidé d'investir une partie de leurs économies dans des projets qui ont du sens.
J'avais anticipé en suivant vos conseils notamment et je ne suis pas en difficulté financiÚre mais pour les personnes qui s'intéressent à ces plateformes : non, nous ne sommes pas sur de la rentabilité, mais sur du don quasiment à coup sûr (ou je n'ai vraiment pas de chance...)
Un message auprÚs des utilisateurs de ces plateformes pour financer ses projets : faire appel à la solidarité c'est bien, mais un peu de respect envers les personnes convaincues qui essayent de vous soutenir, ce serait bien aussi!
Bonjour,
Je vous remercie pour votre newsletter, que je lis avec grand intĂ©rĂȘt depuis plusieurs mois.
Toutefois jâaimerais rĂ©agir Ă celle-ci. Je ne suis pas une experte, mais je suis entourĂ©e de nombreux agriculteurs dans mon cercle familial et amical. Certains Ă©lĂ©ments de votre newsletter me semblent participent dâun agribashing assez rĂ©gulier et constant, que je ne trouve pas mĂ©ritĂ©.
Lorsque vous parlez de la FNSEA, il faut savoir quâelle ne reprĂ©sente pas que des trĂšs grosses structures, mais de nombreux adhĂ©rents du syndicat sont des exploitations familiales, en conventionnel, en bio, Ă©levage, grandes cultures, maraichage, etc.
Vous parlez des grandes exploitations: dâaprĂšs ce que jâai pu voir sur le site de lâiNSEE il sâagit dâexploitations de plus de 110 hectares. En grandes cultures, avec les moyens techniques qui existent aujourdâhui, une telle exploitation reprĂ©sente le travail dâune personne - et une exploitation plus petite sera difficilement rentable (cela dĂ©pend bien sĂ»r aussi de lâendroit oĂč elle est situĂ©e, du climat et des terres (en bonnes terres cela sera plus rentable que dans des endroits difficilement cultivables car trop pentus, pierreux, humides, etc.)
Par ailleurs, je vis pourtant en limite de la Beauce, et je peux vous assurer que personne dans mon entourage nâest en monoculture. Ainsi, Ă©crire que presque toutes les grandes exploitations de la FNSEA sont en monoculture me semble une grande exagĂ©ration, voire un mensonge. En effet, les agriculteurs sont bien conscients de lâintĂ©rĂȘt de la rotation des cultures - et nâont pas grand intĂ©rĂȘt Ă faire de la monoculture (sauf dans certaines rĂ©gions ou endroits trĂšs localisĂ©s, en raison de contraintes souvent liĂ©es Ă un climat particulier, Ă lâhumiditĂ© de certaines terres, etc.)
Enfin, prĂ©tendre que le modĂšle agricole nâa pas changĂ© depuis 60 ans me parait aussi largement exagĂ©rĂ©, et je ne pense pas que vous vous rendiez compte Ă quel point justement il a changĂ©. Dâailleurs, vous indiquez bien que la France nâest plus en tĂȘte des exportations en Europe, ce qui en est une consĂ©quence directe.
Si vous souhaitez vous informer un peu plus lĂ -dessus, je serais ravie de vous mettre en contact avec des agriculteurs qui seront certainement ravis dâĂ©changer sur leurs modĂšles de production et de faire visiter leurs fermes :)