👊N°62: Élections 🗳️ à quelle sauce mon argent va-t-il être mangé dimanche ?
Pouvoir d'achat, impôts, investissement en Bourse ou en immo, aides sociales, on passe tout en revue. + Les actus éco de la semaine...
👊 Sommaire N°61 :
🗳️ Élections : à quelle sauce mon argent et mes investissements vont-ils être mangés dimanche ?
Mon pouvoir d’achat
Mes impôts
Mes investissements en Bourse
Mes investissements en immobilier
Mes aides sociales
Et comment s’en sort l’économie en général
Goodvest, la pub utile
📆 Les 3 événements de la commu
🐓 Les 7 actus à picorer : faites-vous partie des “riches”, une app pour les aidantes, investir dans Aya Nakamura, les déboires de Blablacar, pénibilité féminine…
Le mot de l’éco : “spread”, comparons l’Allemagne et la France.
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🗳️ Élections : à quelle sauce mon argent et mes investissements vont-ils être mangés dimanche ?
C’est probablement la question qui est revenue le plus dans nos messages privés sur les réseaux sociaux ou par mail : et si le RN passe, que vont devenir mes économies et mes investissements ? Si c’est le Nouveau Front Populaire et que j’ai des sous, suis-je foutu.e ? Et si la victoire allait aux macronistes alliés aux Républicains, qu’ont-ils encore prévu dans leur besace libérale ? Alors, on a repris les 3 programmes, ajouté les déclarations récentes de Jordan Bardella (recul sur la retraite et la TVA), ainsi que le recul de Gabriel Attal sur l’assurance-chômage. Quel que soit votre vote, voici ce que vont devenir vos sousous en fonction des 3 scénarios probables…
💸🛒🔌 Mon pouvoir d’achat, mes courses, ma consommation
D’après un paquet de sondages, le “pouvoir d’achat” est la priorité numéro 1 des Français.es après plusieurs années d’inflation galopante et une difficulté d’accession aux prêts, surtout dans l’immobilier. Le Rassemblement National en a fait une priorité. Il souhaite d’abord encourager les entreprises à augmenter leurs salariés en exonérant de cotisations patronales les hausses accordées. Ce sera valable pour tous les salariés gagnant jusqu’à 3 fois le SMIC, sans aucune distinction de taille des entreprises. Côté revenus, il a aussi promis de laisser les retraites indexées sur l’inflation, une mesure qui coûtera 27 milliards d’euros aux finances publiques. Ainsi, les multinationales en profiteront comme les TPE-PME. Jordan Bardella avait promis une baisse de la TVA pour tous sur les biens de premières nécessités, ceux taxés à 5,5% principalement. Il a finalement exclu cette mesure des priorités, promettant d’y revenir dans quelques mois…
Un rapport de l’OCDE montrait en 2014 que la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité serait en réalité plus favorable aux ménages de la classe moyenne et aisée, qui consomment plus… et donc économiseraient plus que les autres "en valeur absolue et en proportion des dépenses". Une remise à plat des différents taux serait peut-être plus performante : à l’heure actuelle, les biens alimentaires comme les pâtes, le saumon fumé et le magret de canard sont taxés à 5,5% en France ; le caviar et le chocolat sont à 20%.
Enfin, le Rassemblement national veut baisser la TVA sur l’électricité de manière temporaire comme en Pologne, mais aussi baisser la TVA sur le carburant de 20% à 5,5%. C’est un geste qui devrait se voir rapidement dans le porte-monnaie des Français, surtout ceux qui circulent en voiture. Ça, c’est en théorie, car Bardella est déjà revenu sur cette proposition, impossible à réaliser à l’heure actuelle en attendant une réforme du marché commun de l’électricité en Europe. Beaucoup de grandes déclarations les premiers jours pour une liste de mesures réduite à peau de chagrin ensuite. Autre point de vigilance : baisser la TVA sans bloquer les prix pourrait permettre aux industriels et distributeurs de se mettre la marge ainsi gagnée dans la poche, au lieu de la répercuter sur les prix…
Le camp de la majorité souhaite aussi encourager l’augmentation des salaires, surtout les plus petits compris entre le SMIC et 2000€ grâce à une réforme des cotisations sociales. Pour les classes moyennes et aisées, il souhaite augmenter le montant de la “prime Macron” sans cotisations patronales à 10 000€ ! Mais en matière de pouvoir d’achat, ça s’arrête là. Il souhaite augmenter la TVA pour faire baisser d’autres rentrées d’argent (Voir ci-dessous). Et s’il veut faire baisser les factures d’électricité de 15% grâce à la réforme du marché européen de l’électricité… c’est après avoir augmenté le prix du gaz de 10% ce 1er juillet.
Le Front Populaire a effectivement un programme à deux vitesses côté pouvoir d’achat. Première vitesse, il souhaite augmenter d’un coup celui des plus fragiles et précaire avec l’augmentation du SMIC à 1600€, l’indexation des salaires sur l’inflation ainsi qu’une augmentation de 10% du point d’indice des fonctionnaires. Deuxième vitesse, il souhaite annuler la hausse du gaz de juillet, bloquer le prix de l’énergie et bloquer le prix des produits de première nécessité. Ce serait un coup de pouce pour l’ensemble des ménages français, mais plus grand pour les ménages défavorisés étant donné que ces dépenses composent une plus grosse partie de leur budget.
💸💰 Mes impôts
En matière de fiscalité, prenons d’abord le programme d’Ensemble si aucune majorité nouvelle ne s’impose à l’Assemblée nationale… Aucune augmentation d’impôt sur le revenu n’est en théorie prévue, c’est une promesse réitérée à plusieurs reprises comme une mesure pour stabiliser le pouvoir d’achat mais aussi rassurer l’Union européenne demandeuse de réformes économiques et budgétaires. Le problème ? Il n’est pas sûr que cette promesse puisse être tenue car le 21 juin dernier Bruno Le Maire a été rappelé à l’ordre par la Commission européenne pour “déficit public excessif” selon les règles de l’Union. Il atteint des sommets s’élevant à 5,5% du PIB de la France. Une conséquence de la suppression de l’ISF sur le capital par l’équipe Macron, mais aussi de la politique du “quoi qu’il en coûte” pendant tout le Covid.
La liste de la majorité semble aussi jouer sur les mots : quand elle annonce “aucune augmentation d’impôts” pour les particuliers, c’est sans compter la hausse de la TVA inscrite dans le programme. Son but ici est de transférer les cotisations sociales prélevées sur les salaires (côté salariés) vers la TVA des produits et biens de consommation notamment courants. Or “TVA” signifie “taxe sur la valeur ajoutée”, c’est donc bien un impôt, souvent dépeint par les économistes de tous bords comme l’impôt le plus injuste pour les classes moyennes et populaires. Pour bien comprendre, il suffit d’imaginer un ménage qui fait partie des 10% des plus petits revenus : la TVA sur les biens de consommation représenterait 74% de ses dépenses (au sein de son revenu disponible). À l’inverse, pour les 5% les plus riches ce sera 13% des dépenses, d’après cette étude d’Alternatives Economiques.
C’est bien sur ce point que le programme du Nouveau Front Populaire a fait paniquer certains médias et électeurs : il assume d’augmenter les impôts pour les plus aisés, ainsi que leur progressivité pour plus de justice sociale. Une proposition défendue notamment par l’économiste Thomas Piketty, dans ses ouvrages devenus best-seller dont Le Capitalisme au XXIème siècle, qui critiquent le fait que l’héritage soit aujourd’hui le meilleur moyen de devenir riche, et encourage une taxation forte sur les plus riches pour éviter que les inégalités ne s’accroissent dans la population française. Ainsi ici, il s’agit d’accroître la progressivité de l’impôt sur le revenu en créant 14 tranches, de rétablir l’ISF existant sous François Hollande, en y ajoutant un volet climat. Pour éviter la fuite des capitaux, des milliardaires tentés de quitter la France, le Nouveau Front Populaire projette de rétablir l’ “exit tax”. Dans cette vidéo Instagram, on détaille comment ce programme impacterait surtout les personnes qui gagnent plus de 4000€ de revenus nets pour une personne seule. Pour tous les autres, le calcul amène plutôt à une baisse d’impôts.
Le programme du RN sur la fiscalité est curieux. Il promet plus ou moins de ne pas augmenter les dépenses… cependant les recettes de son programme ne sont pas chiffrées avec précision. Ainsi, il va augmenter les dépenses, sans décrire de façon précise comment il compte récupérer cette somme, à l’inverse du Nouveau Front Populaire qui a pris le temps de détailler ligne par ligne. Il veut remplacer l’impôt sur la fortune immobilière par un impôt sur la fortune financière (Voir ci-dessous). Enfin, à l’image du triptyque historique, le RN veut relancer la natalité et soutenir la famille. Sa principale mesure dans ce sens est d’instaurer une part fiscale pleine dès le deuxième enfant, vous savez cette part qui permet d’obtenir un calcul plus favorable de l’impôt sur le revenu. C’est un vrai coup de pouce pour tous les ménages imposés, mais sans aucune distinction de revenu, ainsi les cadres aisés avec deux enfants en tireront davantage profit (plus on a un revenu élevé et plus le système de parts fiscales est avantageux). Jordan Bardella a aussi exprimé son souhait de créer un prêt à taux zéro que les couples ayant eu un troisième enfant ou plus n’auront pas besoin de rembourser intégralement. Là encore, sans cibler les familles dans le besoin.
🏦📈 Mes investissements en Bourse
Dans ce domaine, c’est le Rassemblement National qui propose la mesure la plus forte. Il défend un remodelage de l’impôt sur la fortune actuellement centré sur le fait de disposer d’un patrimoine immobilier de plus de 1,3 million d’euros. Il souhaite supprimer cette partie, notamment sur la résidence principale, et la remplacer par un “impôt sur la fortune financière”. Ainsi, la “flat tax” qui plafonne l’imposition sur le capital des Français.es et boursicoteurs à 30% serait maintenue pour la plupart des gens, mais la taxe serait plus forte pour les plus riches, ceux qui ont un capital important, tout comme les patrons ou chefs de grandes entreprises ou de start-up qui touchent une plus-value importante sur la revente de leurs actions ou d’importants dividendes. Cet impôt sur la fortune financière est une des causes de la déstabilisation du marché après les élections européennes. Mais force est de constater qu’elle ne semblait déjà plus avoir d’effet sur la Bourse de Paris dès le 1er juillet, malgré les bons résultats du RN dans les urnes.
Puisqu’il faut tout de même trouver de nouvelles recettes, sans se mettre à dos l’ensemble des grandes entreprises, Ensemble a trouvé la pirouette : taxer les rachats d'actions des grandes entreprises, notamment celles du CAC40. C’est une pratique qui consiste à ce qu’une entreprise rachète un grand nombre de ses propres actions sur les marchés d’un coup, par exemple après des résultats décevants, afin de faire monter la valeur de ces actions. Si ces derniers sont contents, il s’agit surtout d’un effet d’optique, la valeur réelle de l’entreprise n’ayant pas vraiment changé. De nombreux économistes et syndicats dénoncent cette pratique qui conduit à dépenser l’argent de la boîte dans du vide plutôt que d'en profiter pour réinvestir dans son outil de production ou augmenter les salaires en interne…
Non, le Nouveau Front Populaire n’a pas prévu de mettre fin à la Bourse et à l’économie de marché, car il n’est pas anticapitaliste. Une fois encore ici, son objectif est de faire un impôt plus juste et réparti. En matière de Bourse, il souhaite mettre fin à la “flat tax”. Cette mesure mise en place par Macron consiste à imposer tou.te.s les Français.es au même taux pour leurs actions, obligations, investissements en Bourse sous toutes leurs formes. Soit un taux de 30%, le maximum. Le NFP veut remettre de la proportionnalité en taxant un peu plus, de façon progressive, tous ceux qui sont imposés au-dessus. Cette mesure n'empêchera pas la démocratisation des investissements financiers pour le grand public.
🏠🏢 Mes investissements en immobilier
Pour relancer le marché immobilier, Macron et son équipe se sont focalisés sur la suppression des frais de notaires pour les acheteurs. Cela vise les primo-accédants des classes moyennes qui achètent un logement au prix en dessous de 250 000€. La mesure fait sourire n’importe quel parisien qui sait que 250 000€ ne suffisent pas pour acheter un 2 pièces de moins de 30m2 dans l’est de la capitale… Pour rappel, les frais de notaires sont actuellement composés d’une partie qui va réellement dans la poche des notaires, et d’une sorte d’impôt sur la propriété immobilière qui va dans les caisses de l’État. C’est donc un geste concret, même si très ciblé, pour le bien-vivre d’une partie des Français.es.
Ensemble a aussi prévu deux mesures, peu coûteuses, qui devraient soutenir le secteur à la marge. Il s’agit de faciliter la location, notamment des parents solos ou du bas de la classe moyenne en étendant la garantie loyers impayés, dite “Visale”, ce qui rassurerait aussi les bailleurs. Concernant les DPE et l’impact environnemental, il prévoit un fonds de rénovation des logements pour aider financièrement les classes moyennes et populaires à rénover leurs biens. Intéressant mais seulement si la démarche administrative pour l’obtenir n’est pas trop complexe.
Le Nouveau Front Populaire ne s’est pas vraiment penché sur le secteur immobilier malgré les nets besoins en France. Il a inscrit comme priorité de relancer la construction de logements sociaux, notamment en revenant sur les coupes budgétaires des HLM ces dernières années. Il a choisi d’augmenter les APL de 10%, une mesure qui ne devrait pas avoir trop d’impact sur les loyers car elle est couplée à “un meilleur encadrement des loyers”, c’est-à-dire un plafonnement des loyers maximum autorisés dans les secteurs très demandés. C’est une bonne mesure pour le pouvoir d’achat et l’accession au logements des locataires, mais elle pèsera forcément sur les revenus immobiliers des propriétaires de grandes villes… ceux qui louent cher pour rentrer dans leurs frais ou empocher une belle somme.
Le RN a décidé de résoudre le problème du manque de logements disponibles avec un grand bond en arrière. Faisant fi des questions environnementales autant que des questions d’économies d’énergie, il propose d'annuler l’interdiction progressive de louer des appartements aux DPE très mauvais, les fameuses “passoires thermiques”. Autant cette mesure peut être utile pour fluidifier le marché, autant elle va surtout bénéficier aux propriétaires bailleurs qui seront dédouanés de leurs responsabilités, au lieu de les encourager pour améliorer la qualité du parc immobilier. Sans surprise, le RN souhaite instaurer la “préférence nationale” dans l’attribution des logements HLM et ainsi la placer au-dessus du niveau de ressources ou du contexte familial. Il n’a cependant pas prévu d’encourager la construction de logements sociaux. Au contraire, il souhaite réviser la loi SRU qui oblige chaque commune à respecter un quota de HLM. La décision reviendra donc aux maires seuls, peu importe si cela renforce les phénomènes de ghettos urbains.
🐷🤝 Mes aides sociales
En matière d’aide sociale et donc d’accompagnement des plus fragiles et précaires, c’est bien le Nouveau Front Populaire qui va le plus loin. Sa première initiative est, bien sûr, d’enterrer définitivement la réforme de l’assurance-chômage. L’idée c’est que tous les salariés cotisent au cours de leur vie pour avoir droit au chômage, il est donc normal de bénéficier de ces prestations lorsqu’on en a besoin, sans que des conditions trop tatillonnes ne l’empêchent. Ensuite, le Nouveau Front Populaire fait un grand geste auprès des retraité.e.s : il promet d’augmenter les petites retraites et le minimum vieillesse – dont font partie les femmes qui ont eu des carrières hachurées – et d’indexer les pensions de l’ensemble des cotisants sur les salaires du privé. Il souhaite aussi remettre les critères de pénibilités tels que définis sous la présidence Hollande. Intéressant alors que les programmes de gauche sont souvent perçus comme plus défavorables que les autres pour les personnes âgées. Enfin, le Nouveau Front Populaire veut maintenir les aides sociales telles quelles, dont le RSA et celles que les étrangers résidents français peuvent toucher. Petit bonus, il veut rendre l’école entièrement gratuite pour tous, même les fournitures scolaires. En gros, le Nouveau Front Populaire veut maintenir l'État Providence et le pouvoir d’achat des moins riches en priorité, des classes moyennes ensuite, afin d’encourager la consommation. C’est un des arguments de sa “politique de relance économique par la demande”, celle qui reprend les ficelles néo-keynésiennes.
Pour le RN, c’est surtout de la com’, du marketing… Aucune mesure concrète ne renforce les prestations et aides sociales quelles qu’elles soient ou ne contribue directement à la redistribution des richesses des plus aisés vers les moins aisés. Ça me rappelle les nombreux témoignages d’électeurs de Donald Trump aux Etats-Unis, tendance nationaliste. Après l’arrivée au pouvoir de leur Président républicain, ils avaient été surpris de perdre l’accès aux aides sociales et au Medicare… Ils n’avaient pas compris que mathématiquement eux-aussi faisaient partie des « assistés » qu’ils passaient tant de temps à décrier…
Seuls vrais gagnants, les retraités qui verront leurs pensions toujours indexées sur l’inflation, ce qui est déjà inscrit dans la loi mais qui devrait tout de même coûter 27 milliards d’euros aux finances publiques. Mais ce que souhaite le RN, c’est surtout mettre en place la “préférence nationale” dans la distributions des aides et prestations sociales, notamment supprimer le RSA pour les étrangers, supprimer les allocations familiales aussi et remplacer l’Aide médicale aux étrangers (AME) pour un fonds bien plus petit et dont le recours serait difficile et limité.
Et chez Macron ? Ce n’est pas vraiment sa priorité, quand il faut faire des économies il tape direct dans les prestations sociales. Sa réforme du chômage prévoyait de diminuer la durée d’indemnisation, heureusement elle a sauté. Il a renforcé la lutte contre la fraude sociale, c’est nécessaire, mais il s’agit de montants minimes comparés à la fraude fiscale. Macron a surtout prévu de réfléchir au versement direct des aides sociales, afin de lutter contre le “non-recours” qui représente 30% des montants.
🇨🇵⚜️ C’est tout pour le RN ?
Il y a eu finalement plusieurs revers dont la prolongation de la réforme des retraites, le report de la suppression de la TVA sur l’électricité et le carburant et l’exclusion des Français.es binationaux des métiers stratégiques. Cette dernière mesure pourrait accroître les problèmes de notre système de santé puisque la France fait appel à de nombreux médecins étrangers dans les hôpitaux ou dans les déserts médicaux.
Il y aurait tant à dire sur ce programme du RN qui dans ses premières déclarations paraissait orienté social et pouvoir d’achat, mais repose finalement sur un mélange de libéralisme économique et de protectionnisme. Mais ce mélange des genres inédit rappelle clairement le programme économique mené outre-Atlantique, celui de Donald Trump, à l’origine de beaucoup de dégâts pour les classes moyennes et populaires. Raison pour laquelle Plan Cash s’efforce de faire une campagne analytique et factuelle contre ces idées et la victoire de ce parti dimanche 7 juillet.
👩🏫💼💸 Et comment s’en sort l’économie en général ?
Après une chute spectaculaire au lendemain de la dissolution, la Bourse de Paris est repartie à la hausse cette semaine. Difficile d’interpréter ce phénomène, mais voici deux approches. D’une part, les marchés se sont bien rendus compte que le RN ne serait pas en rupture avec le néo-libéralisme et se sont persuadés que les changements auraient peu d’influence… à moins qu’on ne soit “homosexuel.le, féministe, noir.e, musulman.e, pauvre, trans, écolo, juif, fonctionnaire, humoriste, famille monoparentale, syndicaliste ou chômeur”, comme le fait remarquer l’humoriste engagée Charline Vanhoenacker.
D’autre part, les analystes et les marchés commencent à prévoir que le RN n’emportera pas une majorité absolue et qu’ainsi la France sera menée par un gouvernement de coalition, un peu comme les démocraties nordiques. Un gouvernement moins efficace, parfois bloqué dans ses réformes, mais qui ne renversera pas la table, pour les électeurs comme pour l’économie.
Alors que ces élections ont une influence énorme sur notre pouvoir d’achat, nos salaires et nos impôts, voici ce que gagnent réellement nos député.e.s. Sur le compte Instagram @plancash_media, tu peux aussi retrouver nos analyses :
De l’impact de l’augmentation du SMIC sur les femmes des classes populaires…
Des enjeux autour de la fraude fiscale et de la fraude sociale.
🗳️ Et n’oublie pas d’aller voter ce dimanche 7 juillet pour le deuxième tour.
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📰🗞️ On continue à se bagarrer pour que les femmes parlent d’argent cash et se fassent mieux payer, cet article des Echos relate la tendance qui monte depuis deux ans.
👑⚜️ Faites-vous partie des riches cette année ? Le Rapport sur les riches en France édition 2024, réalisé par l’Observatoire des inégalités, est sorti sans bruit à la veille des élections. D’un côté, il affirme que les 7,4% des Français.es les plus riches gagnent plus de 3 860€ par mois pour une personne seule et plus de 9 650€ pour un couple avec deux ados. Ce qui correspond à 4,7 millions de personnes, d’après les données de l’Insee datant de 2021. De l’autre côté, il estime que 17% de la population dispose de plus de trois fois le patrimoine médian, hors endettement, c’est-à-dire plus de 531 000€ de patrimoine ou matrimoine. Cela correspond à 5 millions de personnes environ.
Pour la première fois, ce rapport teste la corrélation entre le revenu et le patrimoine. Sans surprise, plus de la moitié des ménages les plus aisés en termes de niveau de vie font aussi partie des 10% les plus fortunés en matière de patrimoine, et vice-versa. De nouvelles données nous renseignent sur leurs dépenses. Ces ménages et ceux qui gagnent plus de 2500€ par personne partent en vacances tous les ans. Être riche c’est aussi être propriétaire de son logement dans 87% des cas, contre 58% pour l’ensemble de la population, et c’est avoir à peu près la moitié de surface habitable en plus ! 40% des riches font appel à des services domestiques que ce soit pour du ménage, des travaux ou les cours particuliers des enfants.
🌿👶💶 Placement green pour baby-écolos. Le plan d’épargne avenir climat (PEAC), pensé pour financer des projets bas carbone dans le cadre de la loi sur l'industrie verte, sera disponible le lundi 1er juillet prochain. Plafonné à 22 950 euros et réservé aux moins de 21 ans, il peut être utilisé par les parents qui souhaitent épargner pour leurs enfants. Bruno Le Maire a estimé que son rendement devrait être plus attractif que celui du Livret A, actuellement de 3%. Mais la rémunération du PEAC n’est pas fixée par l’État, elle dépendra de chaque banque…
💰🧑🎤 Aya Nakamura, Jul ou Eddy de Pretto, comment investir dans une chanson. Et si vous investissiez dans votre artiste préféré ? C’est ce que proposent plusieurs start-up, dont le français Bolero. Dans ce numéro de la newsletter Snowball, Yoann Lopez explique que ce dernier permet d'acheter des parts de chansons à partir de quelques dizaines d’euros seulement. Les revenus des droits musicaux n'étant pas directement corrélés aux marchés traditionnels, ce type d’investissements “alternatifs” est une bonne façon de diversifier un portefeuille et de faire plaisir aux amateurs de son. Pour les débutants, cela peut être un premier pas sympa dans l’investissement.
🚗✋⚖️ Blablacar à l’arrêt. La rentabilité de la licorne, tout juste acquise sur l’exercice 2023, est déjà menacée. Le Conseil d’État vient d’annuler l’arrêté gouvernemental de 2022 qui créait un dispositif d’aide au covoiturage longue distance (au-delà de 80 km), selon L’Informé. En 2023, Ce plan covoiturage, créé pour réduire les émissions de CO2, avait rapporté au leader du marché 60 millions d’euros de bénéfices en 2023. Moins de pollution, mais une petite odeur de favoritisme
📹Moins belle TV. La plateforme de vidéos en ligne Brut a enregistré une perte nette de près de 15 millions d’euros en 2023, selon le média d’investigation L’Informé. Malgré ces résultats, le groupe CMA-CGM, a pris “16 % du capital en 2023 pour près de 43 millions d’euros, valorisant ainsi Brut à plus de 268 millions d’euros, contre 189 millions d’euros lors de la levée de fonds précédente en 2021”. Pas mal pour une entreprise en difficulté. Le propriétaire Rodolphe Saadé a sûrement été séduit par la croissance de la société, dont le chiffre d’affaires a été multiplié par 3,4 depuis 2020.
📱💑 Une app pour les aidant.e.s. On en parlait dans un post cette semaine, la France compte 11 millions d’aidant.e.s. 37% d’entre eux et 46% d’entre elles disent ressentir une charge mentale trop importante. Si c’est votre cas, Les Béquilles du Cognitif, une entreprise de l’ESS, a développé une application à 29,90€ par mois pour faciliter les échanges entre aidant et aidé qui pourrait vous intéresser. Grâce à des rappels vidéos programmables à distance ou des appels vidéos automatiquement décrochés, elle rappelle au proche de boire au cours de la journée ou de prendre ses médicaments à heure fixe.
💶👀 Connaissez-vous bien votre assurance-vie ? L’application Rift, qui scanne l’impact sociétal et environnemental de vos produits financiers, vient de publier une étude réalisée avec l’association Reclaim Finance s’intéressant aux politiques climat et énergie des grands assureurs-vie français. Plus de la moitié (55% exactement) des actions et obligations étiquetées “vertes”, “durables” et/ou “responsables” sont exposées au financement des entreprises dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon. Déception… Pour éviter ce greenwashing, Rift et Reclaim Finance militent pour la création d’un éco-score sur le modèle du nutri-score, qui permettrait de savoir immédiatement si les produits financiers dans lesquels nous investissons soutiennent les énergies fossiles et leur développement. Soit une mesure plus efficace que le label ISR pourtant rénové.
🚺🅾️ Pénibilité féminine. Une femme sur deux estime que sa santé n’est pas une préoccupation concrète pour son employeur. C’est ce que révèle une étude réalisée par Verian pour le Laboratoire de l’Égalité et publiée la semaine dernière. Il faut dire d’ailleurs que les conditions de travail pénibles des femmes sont beaucoup moins reconnues que celles des hommes, à cause de la construction historique des métiers et des stéréotypes. Pour creuser le sujet, lire le dernier numéro de Travail, genre et sociétés, intitulé “Le genre des pénibilités au travail”.
📈 Le mot de l’éco. C’est quoi “le spread” dont tous les médias parlent ? C’est l'écart de rendement entre deux valeurs. Mais si on l’entend beaucoup depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, c’est parce que le “spread” entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans a dépassé les 80 points de base (soit 0,80 point de pourcentage) le 14 juin dernier, soit son plus haut niveau depuis 2017. C’est une réaction aux incertitudes liées aux élections législatives anticipées (les scores du RN et du NFP), combinée à la baisse récente de la note de la France (AA-) pour emprunter sur les marchés par Standard & Poor's. Il était de 50 points de base avant les élections européennes. Cela signifie qu’il sera plus dur pour le prochain gouvernement d’emprunter sur les marchés financiers pour rembourser la dette de la France, c’est plus de 200 milliards d’euros nécessaires par an. N’en déplaisent aux éditorialistes apeurés, ce n’est pas “la faillite assurée”, mais c’est cependant un gros risque pour les finances publiques : n’importe quelle majorité devra œuvrer à ne pas creuser les déficits.
Merci pour ce numéro très détaillé et d'utilité publique !