👊N°58: mon épargne finance-t-elle la guerre et la Défense?

Et aussi l'inflation en recul, les taux d’intérêts en baisse, taxer les rentes, le coup de rabot sur la culture, l'Index Egapro remis en cause...

👊 Sommaire N°58 :

1. Comment savoir si mon épargne finance la guerre et la Défense ?

• Sommes-nous sûr.e.s que notre épargne ne sert pas déjà à financer des armes ? 

• Les banques boudent-elles vraiment l’armement ? 

• Les fonds d’investissements sans armes existent-ils vraiment ?

• Pourquoi votre livret A ne devrait a priori pas financer des bombes…

2. Goodvest, la pub utile

3. Les 5 événements de la commu

4. 🐓 Les 11 actus à picorer : inflation en recul, immo et taux d’intérêts en baisse, taxer les rentes, coup de rabot sur la culture, Index Egapro remis en cause, queen of the cryptos, l’économie selon Taytay…

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💣​🤔​Comment savoir si mon épargne finance la guerre et la Défense ?

Par Ariane Lavrilleux, journaliste indépendante.

Pauvres petites PME de l’armement. Depuis plusieurs années, ces industries françaises se plaignent d’être maltraitées par les banques. En 2021, leurs plaintes ont fini par attirer l’attention de deux député·es de droite (Les Républicains et Renaissance) qui ont mené une mission flash sur le financement de la base industrielle et technologique de défense (BITD). Comprendre : la dizaine de grands groupes (Thales, Dassault, Airbus, Safran...) et environ 2000 petites entreprises et sous-traitants qui fabriquent des logiciels militaires et des armes.

Pour ces parlementaires, la “frilosité bancaire” menace d’“effritement” le tissu industriel de la Défense française. Afin que la France conserve sa place de “puissance mondiale souveraine”  - et la deuxième place sur le podium mondial des vendeurs d’armes-, les parlementaires ont suggéré de diriger notre épargne vers des sociétés de la BITD “en adaptant le cadre réglementaire”. C’est comme ça que l’idée d’allouer un pourcentage du livret A à la Défense a fait son chemin. Cette proposition a été rejetée trois fois par le Conseil constitutionnel, puis reprise par le Sénat.

En mars, une large majorité de sénateurs a voté pour la nouvelle proposition de loi du député Les Républicains Pascal Allizard visant à orienter la part de l’épargne du livret A vers les PME de la Défense. Un petit article qui ajoute les entreprises de ce secteur économique parmi celles pouvant bénéficier des 40% de dépôts qui ne contribuent pas au financement du logement social. Et une mesure qui fait polémique.

🕵🏻‍♀️​ Sommes-nous sûr.e.s que notre épargne ne sert pas déjà à financer des armes ? 

Journaliste d’investigation et membre de l’association des journalistes de Défense, j’ai enquêté sur les ventes d’armes de la France et sur des opérations militaires controversées… mais curieusement je ne m’étais jamais intéressée à ceux qui financent l’industrie militaire qui pèse au moins 21 milliards d’euros de chiffres d’affaire selon un des principaux groupements professionnels du secteur, le GICAT. Bonne lectrice de Plan Cash, c’est en voulant mettre de l’ordre dans mon épargne personnelle que j’ai découvert à quel point les lignes rouges des banques ne sont pas si claires. 

Cliente de la Banque postale depuis l’adolescence, j’ai demandé à Nadine, ma conseillère, si mon assurance-vie ouverte il y a une dizaine d’années (et censée privilégier le développement durable) finançait des entreprises d’armement. “A priori non”, me dit-elle. Mais pouvait-elle me le démontrer en partageant la liste des entreprises et fonds d’investissement soutenus par mon compte ‘cachemire’ ? “Impossible”, dit-elle, ce niveau de détail ne descend pas jusqu’aux bureaux de poste. Au mieux, elle a pu me garantir que mes deniers n’étaient pas réinvestis “dans des secteurs jugés trop risqués d’un point de vue extra-financier, c’est à dire des armes controversées et non conventionnelles, établissements de jeux de hasard et d’argent, pornographie, tabac, établissement de nuit, énergies fossiles, acteurs associés à la déforestation”, comme le précise la charte de financement et d’investissement responsable de la Banque Postale. Ça me fait une belle jambe !

🛩️​ Mais alors, une grande entreprise comme Dassault Aviation est-elle jugée “trop risquée” ? Rappelons que le groupe réalise 80 % de son chiffre d'affaires à l’export, notamment des avions de chasse vendus à des autocraties peu portées sur le respect des populations civiles comme le Qatar, les Émirats, et l’Égypte. Impossible là encore de l’affirmer, précise Nadine, car il n’existe aucune définition officielle de ce que sont réellement les “armes controversées”. En général, elles désignent les armes interdites dans les conventions internationales et celles qui frappent, par nature, sans distinction les civils et militaires. Charge, ensuite, aux bureaux de “conformité” et “compliance” de trancher en toute opacité.

​💣Les banques boudent-elles vraiment l’armement ? 

Toutes les structures françaises affichent officiellement des restrictions en matière d’armes, au nom de leur engagement RSE (Responsabilité sociale des entreprises) ou ISR (Investissement socialement responsable). L’exclusion se limite aussi aux “armes controversées” chez le Crédit agricole et la Société générale. Selon cette dernière, il s’agit “des armes biologiques, mines antipersonnel, armements nucléaires, armes à sous munitions”. Le label ISR mis en place par le gouvernement français reprend cette définition. Le Crédit mutuel refuse également de financer les “exportations de biens militaires vers des pays sous embargo militaire, sous sanction ou dans lesquels sont constatés des violations graves des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales”. Une définition plus large.

Plus restrictif, le groupe néerlandais ING ne s’intéresse pas seulement à la finalité des armes mais choisit de bannir toutes les entreprises qui réalisent plus de 50 % de leur chiffre d'affaires dans la Défense. Suivant l’exemple de la banque sino-britannique HSBC qui a choisi d’exclure l’armement de son portefeuille ISR, le groupe LCL “s’abstient d’investir dans des entreprises qui vendent des armes”, selon son responsable marketing épargne, Romain Godec. 

🔎​ Dans les faits, ça coince. Les banques françaises figurent parmi les 15 plus actives du monde dans le financement de la Défense, d’après la fédération des banques françaises. Aucun grand contrat d’armement n’a été conclu sans elles. Leurs chartes éthiques n’affectent donc pas les grands groupes d’armement, dans lesquels l’État français a souvent des billes. Le leader européen de la Défense, Thales, est même très bien coté sur l’échelle ESG de l’agence américaine MSCI, ce qui permet à ses actions d’être référencées dans de nombreux fonds.

Ainsi, ce sont surtout les PME qui sont visées par les restrictions bancaires. Plusieurs se seraient vu refuser des crédits par leur banque d’entreprise, c’est ce qu’affirment les industriels… sans jamais préciser combien sont concernées. Un fabricant de gilets pare-balles s’est vu refuser l’ouverture d’un compte bancaire. Une autre PME a dû passer par une banque internationale d’un pays du Golfe pour exporter ses camions militaires vers un pays du Sahel. Malgré un prêt de la BPI, aucune banque française n’avait accepté de financer cette vente “invoquant des questions de conformité alors, qu’en réalité, elles craignaient pour leur image”, explique François Mattens, l’ex-directeur du GICAT, à Plan Cash.

​​💪​ En cause, la pression de la société civile sur les banques qui s’est accentuée. En 2023, cinq banques françaises, dont la mienne, ont été accusées par la FIDH de financer des entreprises ou équipements de la junte birmane arrivée au pouvoir par un coup d'État. Les banquiers n’ont pas oublié non plus le douloureux rapport Banques, armes et violations des droits humains publié en 2016 par Amnesty International-Luxembourg. Il dénonçait l’insuffisance et l’opacité des contrôles de sept banques dont BNP Paribas. 

Ces campagnes terrorisent encore plus les assureurs des banques qui freinent “tout ce qui vient de la Défense par peur de voir leur réputation entachée”, explique Amélie Férey, chercheuse à l’institut français des relations internationales (IFRI).  À la peur de l’opprobre se sont ajoutés des règlements de plus en plus stricts. La loi Sapin II, qui oblige les grandes entreprises à prévenir la corruption et le trafic d’influence, a rendu les banques plus tatillonnes envers un secteur qui “a un lourd passif en la matière”.

Mais l’horizon est en train de s’éclaircir m’a confié François Mattens, cofondateur de Defense Angels. Si les banques restent “toujours un peu frileuses”, la guerre en Ukraine et “l’instabilité du monde” leur ont ouvert l’appétit. “Le secteur bancaire a évolué depuis 2022 en voyant la Défense comme un secteur qui permet de faire des investissements intéressants, avec des cours boursiers à la hausse, analyse le dirigeant du premier réseau français d’investisseurs privés dans les technologies de défense, investir dans la souveraineté et la défense n’est plus tabou”. Depuis l’invasion russe, le fonds spécialisé Invesco Aerospace & Defense a vu ses actifs quadrupler. Le secteur de l’armement a même atteint 2 200 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023, notamment pour le réarmement de l’Europe. Pas merci Poutine.

Contre toute attente, la Fédération bancaire française s’est transformée en lobbyiste de l’armement. Au début de l’année, ses représentants ont demandé à la commission européenne d’instaurer une exception au devoir de vigilance des entreprises de la Défense. Le lobby veut “éviter une mise en jeu de la responsabilité du vendeur dans le cadre de l’utilisation d’équipement par un État”. Autrement dit, si le pays client utilise les armes pour bombarder des civils, le vendeur ne devrait pas être empêché de poursuivre ses contrats par des règles financières trop strictes... En France, la société d’optronique Exxelia, visée par une plainte pour complicité de crime de guerre car ses composants de missiles seraient impliqués dans la mort d’enfants gazaouis en 2014, est toujours bien en vue sur les marchés. Lâchée par son fonds d’investissement britannique, Exxelia vient d’être rachetée par un investisseur américain.

​💣Les fonds d’investissement sans armes existent-ils vraiment ? 

La nouvelle union sacrée banques-fabricants d’armes a remporté une première bataille en cassant la tentative d’exclusion de l’Union européenne. Depuis 2020, la Commission européenne planchait sur une “taxonomie sociale”. Rien à voir les taxes ! L’objectif était de définir des standards communs de critères ESG - environnementaux, sociaux et de gouvernance - avant que chaque banque du continent ne fasse plus à sa sauce. Mais l’initiative a tourné court. D’abord la France a refusé d’exclure de l’écolabel les entreprises tirant plus de 5 % de leurs revenus la production et vente d’armes conventionnelles. Tout est perdu ? Pas encore, le projet de taxonomie sociale pourrait revenir sous une forme allégée et moins “négative”, selon le média Sustainable views. 

📱 Le constat de l’application Rift, filiale de notre ex-annonceur Lita.co, est beaucoup plus tranché : 95 % des produits financiers seraient exposés à un potentiel financement de l’armement. Pourtant les industriels craignent que la tendance s’inverse avec la montée en puissance des fonds verts. Le label belge “Towards sustainability” exclut par exemple les entreprises qui ont plus de 10 % de leur chiffre d’affaires lié à la production d’armes ou de composants militaires. Cinquante fonds de pensions ou d’investissement des pays nordiques ont carrément banni de leurs portefeuilles des dizaines de firmes mondiales d’armement dont les leaders français Airbus, Thales, Dassault Aviation, ou encore Naval Group selon le financial exclusions tracker. Mais à moins d’être une investisseuse expérimentée et fortunée, ces fonds ne sont pas accessibles. 

Lassée d’éplucher les brochures des banques, ma quête d’assurance-vie garantie sans armement s’est finalement arrêtée là où elle avait commencé… En suivant les conseils de Plan Cash, qui défendait son annonceur Goodvest dont la méthode d’investissement écolo et ISR repose notamment sur l’exclusion stricte du secteur et de “toute entreprise impliquée dans la fabrication, la vente, ou le stockage d’armes”. En toute transparence, je ne sais toujours pas toujours parfaitement quels projets mon portefeuille finance, mais je peux choisir la catégorie de projets et savoir quel fonds s’en occupe. En matière de finances, le bien c’est déjà pas mal, j’oublie le mieux…

⚔️​🔥​ Pourquoi votre livret A ne devrait a priori pas financer des bombes…

Au risque de vous surprendre, je ne suis pas opposée au financement de l’armement. Sans soutien armé des États-Unis et de l’Europe, la résistance ukrainienne risque d’être écrasée par l’invasion russe. Et le reste du continent sous la menace de Poutine imperator. Or l’Ukraine utilise, chaque jour, plus d’obus que l’OTAN n’est capable d’en produire. Je rêve d’un débat démocratique pour décider s’il faut augmenter la production d’armes ou en acheter, comment la financer et contrôler son utilisation… Mais le problème c’est qu’en tant que journaliste, j’ai pu voir à quel point l’État s’abrite derrière le “secret-défense” pour empêcher les parlementaires et citoyen·nes de questionner ses décisions, qu’elles concernent l’augmentation du budget pour ses bombes nucléaires, l’aide militaire à l’Ukraine ou les armes françaises utilisées contre des civils au Yémen.

​💸 Comme toute l’équipe de Plan Cash, j’ai donc sursauté en entendant que le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) pourraient bientôt financer la production d’armement. La fameuse “économie de guerre” souhaitée par Emmanuel Macron. Mais quel rapport entre guerre et développement durable vous me direz ? “Pour construire un monde durable, il faut pouvoir se défendre, car sans stabilité et sans sécurité, vous n’avez pas de développement durable”, explique Amélie Ferey, chercheuse à l’IFRI, pour justifier ce lobbying. Soit. Mais qui contrôlera l’utilisation de nos fonds ? Comment savoir s’ils iront à l’effort de guerre ukrainien ou aux joint-venture d’armement au moyen-orient ?

​💸 Surtout est-il normal que l’épargne de l’ensemble des Français.es soit redirigée vers un secteur aussi contesté ? Sans leur demander leur avis, sans qu’ils ne comprennent vraiment pourquoi… 8 Français.es sur 10 possèdent un livret A ou un LDDS, c’est leur matelas de sécurité préféré. L’encours total de ces deux placements atteignait 564,9 milliards d'euros en décembre 2023. Si la loi a été votée au Sénat, le gouvernement y est plutôt opposé, jugeant que la méthode législative n’est pas la plus appropriée pour trouver ces sous. Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, “ce n’est pas le bon moyen” non plus. Et pour nous, c’est un gros “non”. On espère un nouveau rejet de la Commission mixte paritaire, du Conseil constitutionnel ou du gouvernement lui-même. Le feuilleton des finances de la Défense n’est pas terminé.

N. B. : Cette enquête a été réalisée en février par la journaliste Ariane Lavrilleux, co-autrice de l’enquête Egypt papers pour le média Disclose. Le choix de l’annonceur effectué par Plan Cash s’est imposé après, au début du mois d’avril, sans lien interférer avec le contenu de l’article et par souci de cohérence.

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​📊​ Chouettes chiffres. Enfin, l’inflation recule en Europe et plus que prévu, avec 2,4% sur un an en mars. C’est en partie parce que le prix de l’énergie baisse : il est descendu à moins de 5€ le mégawattheure sur les marchés. Mais c’est aussi une récompense à la suite des décisions de la Banque centrale européenne (BCE) ces dernières années. Le maintien de taux d’intérêts élevés a certes freiné les investissements, mais cela a contribué au ralentissement de la hausse des prix à la consommation. Les experts parient maintenant sur le mois de juin, sûrs que la BCE baissera alors ses taux… Et que l’on pourra bientôt réemprunter auprès des banques.

🌆​💸 Immo-top. D’ailleurs ces anticipations se ressentent déjà un tout petit peu. D’après l’Observatoire du crédit logement CSA, le taux moyen des prêts immobiliers sur 20 ans est descendu à 3,90% en ce mois d’avril. Certains courtiers arrivent même à négocier 3,4% sur 20 ans. Quand on vous dit de faire appel à eux… Est-ce le moment d’acheter ? Encore un peu de patience, à moins que vous n’ayez un apport conséquent. Dans ce cas, lancez-vous aujourd’hui et misez sur une renégociation de votre prêt plus tard.

✂️​ Rabot. En parallèle, Bruno Lemaire rêve toujours de ramener le déficit public à 5,1% du PIB cette année et moins de 3% en 2027. C’est pour cela que le gouvernement s’est lancé dans un grand plan d’économies de bouts de chandelles. Le Premier ministre Gabriel Attal réfléchit donc à “taxer les rentes” mais prévient que les livrets A et les assurances-vie des “Français qui travaillent” ne seront pas ponctionnés.

😎​🤑​ Fact checking. Non, on ne peut pas affirmer que 1% des Français.es touchent 96% des dividendes. Ce chiffre repris par Oxfam et François Ruffin est issu d’un rapport de France Stratégie, mais il ne prend en compte ni les dividendes des Français normaux, ni ceux des grandes fortunes. Tout simplement parce qu’il exclut les versements de dividendes sur des assurances-vie, des PER ou des PEA, quand ils ne sont pas retirés… Explication du calcul ici.

👭🏿​🔫​ Sous-payées. Les critiques se multiplient sur les limites de l’Index égalité professionnelle mis en place en 2019. D’après le Haut conseil à l’égalité femmes-hommes (HCE), seulement 26% des salarié.e.s français.es sont touché.e.s par cette mesure. Et seulement 42 entreprises ont été sanctionnées pour non-respect de la loi. Le HCE réclame une modification des règles de calculs des écarts de salaires, règle qui repose sur un seuil de tolérance de 5%, absurde aux yeux des syndicats. La directive européenne du 7 juin 2023 sur la transparence des salaires devrait renforcer la mesure des écarts de salaires “pour un même travail ou un travail de même valeur”, tout comme elle introduit un droit à l’information sur les rémunérations. Elle repose sur l’inversion de la charge de la preuve : en cas de pépin, ce sera à l’employeur de montrer qu’il n’y a pas discrimination et non l’inverse !

👭🏿​🔫​ Maltraitée. Le cabinet de conseil EY a été parmi les premiers à démontrer, études à l’appui, que l’égalité professionnelle était aussi bonne pour l’équité que pour les résultats économiques de l’entreprise… Pourtant, selon Mediapart, une directrice associée accuse l’entreprise de l’avoir discriminée en raison de sa grossesse.

✂️🎭​ Culture, ça taille sec. Une enquête de l'Association des professionnels de l'administration du spectacle rappelle que le budget du ministère de la Culture est amputé de plus de 200 millions d'euros cette année, dont 96 millions pour la création. Même le Louvre et l’Opéra de Paris sont atteints. Pire, le nombre de représentations du spectacle vivant attendues pour la saison 2024/2025 baisse de 54%. Plus de 22% des artistes envisagent une reconversion. À croire que Rachida Dati a hérité de son poste de ministre pour tenir face aux mécontents…

🤯 Charge mentale. Mesdames, vous vous laissez exploiter par le collectif ! C’est ce que pointe cette enquête du Monde sur la charge mentale des femmes au travail. Car ce sont souvent elles qui organisent les afterworks, les collectes des cadeaux de départ, elles qui font visiter les locaux aux stagiaires… Bref, tout ce “travail invisible” fait de petites tâches chronophages qui ne sont jamais récompensées en entreprise. Une étude de la Harvard Business Review démontre même que cela freine les promotions.

🎤​👩‍🎤​ Taytay. La chanteuse milliardaire Taylor Swift s’investit pour une économie plus équitable. L’été dernier, elle a distribué 55 millions de dollars de primes à son équipe lors de la tournée. Maintenant, elle achète des crédits carbone pour compenser ses déplacements en jets privés. Mais d’après les experts, ce mécanisme de marché ne compense pas à la hauteur des émissions de carbone réellement produites par de tels déplacements inutiles.

💎​ Queen of the cryptos. C’est un moment historique dans l’écosystème Bitcoin le 20 avril prochain, le fameux “halving”. Mais quesako ? Reprenons les bases de la création de cette monnaie virtuelle. Traditionnellement, des ordinateurs et processeurs minent des données qui valident des transactions et produisent des blocs qui s’ajoutent à la Blockchain. Pour cette action, les mineurs reçoivent un nombre de bitcoins à chaque fois. Ces quatre dernières années, c’était 6,25 bitcoins. Mais tous les quatre ans, le quantité de cadeaux est divisée par deux pour accentuer la raréfaction de l’actif. Autour du 20 avril prochain, ce ne sera donc plus que 3,125 bitcoins. Ce mécanisme permet aussi de contrôler le marché et d’attirer l’attention des médias. Cet événement majeur est généralement anticipé par les particuliers, il expliquerait en partie la hausse du cours des bitcoins ces dernières semaines. Certains experts anticipent qu’il va baisser juste après. Nous, on n’a pas de boule de cristal. 🔮

🎯​ Partage de la valeur. À l’occasion de la semaine de l'épargne salariale, l’Association française de la gestion financière a annoncé 187,8 milliards d’euros d’encours, en hausse de 15% grâce au rebond de la Bourse. Plus de 12,5 millions de salarié.e.s sont concerné.e.s, principalement dans les entreprises de plus de 500 personnes. C’est sans compter la loi du 29 novembre 2023 sur le “partage de la valeur” qui entrera en vigueur en 2025. Qu’est-ce que ça va changer pour vous ? Les entreprises de 11 à 49 personnes qui dégagent plus de 1% de bénéfices annuels devront elles aussi mettre en place un dispositif d’intéressement. Ensuite, la prime Macron va pouvoir être versée sur les plans d’épargne entreprise (PEE). Les entreprises dont la valeur augmente sous trois ans devront mettre en place un “plan de valorisation” pour mieux associer leurs équipes aux progrès. Enfin l’écologie est prise en compte par l’accord négocié entre le patronat et les syndicats : les PEE et PER sont investis dans des fonds communs de placements qui devront comprendre un fonds solidaire ou ISR, et l’argent pourra être retiré si les salariés entament des travaux de rénovation énergétique.