👊N°44: le “cashback”, technique anti-inflation ou arnaque?

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Sommaire N°44

1. 🏷️ Le “cashback”, technique anti-inflation ou arnaque ?

   Par Mathilde Saliou

   • Origines et modèle économique du “cashback”

   • Un usage croissant en France

   • Comparatif des applis de “cashback”

   • Planches pourries, “Remises et réductions”, attention au pipeau

2. Goodvest, la pub utile

3. 💸 Où en est la levée de fonds Plan Cash ?

4. Les 3 évènements de la commu

5. 🐓 À picorer

   • Les 10 actus qui TE concernent : éducation financière, taxe foncière, vieil entrepreneur, NFTimbres, précarité alimentaire, génération Z, etc.

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🏷️ Le “cashback”, bonne technique anti-inflation ou arnaque ?

Client.e régulièr.e de banques en ligne ou d’enseignes de supermarché, vous avez peut-être déjà utilisé des offres de “cashback”, c’est-à-dire un système de points ou de remboursement en euros pour certains de vos achats. Pratique courante dans les pays anglo-saxons, moins en France, cette proposition est alléchante, surtout en période d’inflation.

Prudence, cela dit : de récentes affaires ont prouvé que le cashback pouvait aussi être synonyme d’arnaque. En juillet 2023, selon L’Informé, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a épinglé des marques comme Castorama et Interflora pour leur usage peu clair, voire trompeur, de cet outil pour pousser les client.e.s à la consommation. Alors le cashback, on y va ou on se méfie ?

🏷️ Origines et modèle économique du “cashback”

Le cashback, littéralement “retour d’argent”, est une technique de marketing qui remonte aux années 1970. Lancée par des acteurs bancaires américains qui reversaient 1 ou 2 % du montant de leurs achats aux clients en fin d’année, le concept s’est étendu aux distributeurs puis aux marques elles-mêmes, jusqu’à en faire des services indépendants. Depuis les années 1990, le cashback a profité de l’essor du commerce en ligne.

➖​➗ L’intérêt est, en théorie, simple : économiser tout en consommant. “Le cashback donne aussi une impression de liberté”, explique la chercheuse Régine Vanheems. “Il s’agit de récupérer de l’argent, de la liquidité, ça donne plus de souplesse sur ce que l’on en fait ensuite que les vieux coupons de réduction limités à un produit spécifique”.

Mais qu’est-ce que les marques ont, elles, à y gagner ? Pour les vendeurs, l’opérateur de cashback sert d’apporteur d’affaires. C’est ce qu’on appelle du “marketing d’affiliation”. Alors que l’économie en ligne trouve sa valeur dans les données personnelles, c’est aussi une manière, pour l’intermédiaire comme pour les marques, de récupérer des informations aussi fines que possibles sur vos pratiques d’achat. “Cela crée rapidement un locking effect”, continue Régine Vanheems. “Plus je connais mon client parce qu’il m’a donné des infos sur lui, plus mes recommandations seront précises, mieux je peux le fidéliser face à la concurrence”. Une pratique de captation de données personnelles que l’association de consommateurs CLCV juge “terrifiante”.

🏷️ Un usage croissant en France

Si le cashback a longtemps été ignoré en France, le Syndicat national du marketing à la performance (composé des principaux spécialistes du cashback) relevait une explosion de 176 % des offres générées via des systèmes de cashback entre 2016 et 2019, pour un montant global de 700 millions d’euros de ventes. Les premiers signes d’une tendance croissante.

Les banques s’y mettent aussi, alimentant petit à petit le solde de votre compte courant. Dernières en date, La Banque Postale, après la LCL (Avantage+), le Crédit Agricole (Malicéa), la Société Générale ou la BNP Paribas. Chez les fintechs, Boursorama, l’offre Business de N26, Lydia ou Vivid en proposent aussi.

Du côté des supermarchés, la montée des prix alimentaires et du coût de l’énergie encourage les client.e.s à utiliser les cartes de fidélité et applis de cashback. Le patron d’eBuyClub explique aux Échos avoir vu doubler le nombre d’inscrit.e.s au premier semestre 2022 pour atteindre les 4,4 millions de Français.e.s.

💸​​👛​ Combien gagne-t-on, en moyenne, grâce à ces apps ? Pas des montants faramineux, hélas ! La moyenne des remises tourne autour de 4 ou 5 % du prix de vente. Mais la régularité peut payer : une consommatrice affirme ainsi avoir économisé plus de 2 000 euros au fil des ans.

🏷️ Comparatif des applis de “cashback”

Comment s’y retrouver ? 🕵🏻‍♀️ Pour Régine Vanheems, l’important est de faire attention à ce que l’on signe : “quelquefois, les prix présentés dans les applications sont plus chers qu’en magasin, donc il faut comparer. Certains services ont tendance à fermer leur portefeuille assez rapidement, il faut donc vérifier si des dates limites d’utilisation sont annoncées. Vérifiez aussi s’il faut atteindre un montant minimal avant de pouvoir commencer à utiliser son argent”. En somme, faites attention à tous les petits caractères, comme pour n’importe quel contrat. 

Pour vous aider, voici les applications les plus populaires. Elles permettent, en majorité, d’économiser sur des marques de grande consommation (voyages, high-tech, mode, maison, alimentation, abonnements divers, etc). Elles proposent aussi souvent une offre de bienvenue (3 euros chez Poulpeo ou eBuyClub) et des bonus supplémentaires pour chaque parrainage :

• 🛒 Depuis 2006, Igraal propose de cumuler les réductions sur sa cagnotte. Accessible en ligne et via une application mobile, elle ne fonctionne que pour les achats en ligne auprès de 1800 marques. Deux options : les utiliser directement lors des achats, ou économiser au moins 20 euros. Une fois cette somme atteinte, virer l’argent sur son compte bancaire ou Paypal. L’entreprise compte plus de 10 millions d’utilisateurs en Europe. C’est le leader français du domaine.

• 🛒 Créé en 1999, eBuyClub revendique 3,5 millions de membres en France et plus de 2560 marchands partenaires en ligne et hors ligne. Accessible via une application mobile, rend possible d’économiser sur des courses en échange d’une photo de ticket de caisse dans les 10 jours qui suivent l’achat. Vous préférez le cash ? eBuyClub permet d’encaisser l’argent économisé à partir de 10 euros (par virement bancaire, Paypal, ou sous forme de chèque-cadeau Amazon ou eBuyCard). Attention, les délais de validation d’un cashback peuvent grimper à 90 jours.

• 🛒 L’application Poulpeo permet de cumuler offres promotionnelles et cashback auprès de 1600 marques. La cagnotte est encaissable dès 10 euros, à partir du premier jour du mois suivant la validation. Poulpeo propose une extension “assistant shopping”, qui détecte les bons plans (mais qui ne fonctionne pas avec un bloqueur de publicité).

• 🛒 Joko mêle gestion et réduction de budget : l’application informe de toutes les offres, variations de prix et réductions disponibles. L’appli suit les dépenses (comme sur Budget Insight) et intègre les cartes de fidélité. Joko déclare 1500 marques partenaires et permet de récupérer sa cagnotte par virement à partir de 20 euros, sous forme de carte-cadeau à partir de 15 euros et sous forme de don à partir de 5 euros. Attention, pour fonctionner, Joko a besoin de traquer toute votre navigation en ligne et tous vos achats.

• 🛒 L’application Fidmarques repose sur une logique de fidélité à quelques marques précises, surtout dans l’alimentation. Une manière, pour les marques de consommation courante, d’atteindre leurs clients sans passer par les programmes plus classiques.

🏷️ Planches pourries, “Remises et réductions”, attention au pipeau

❌​ Problème, toutes les offres ne se valent pas. Le courtier Indexia a été assigné à plusieurs reprises en justice pour “pratiques commerciales trompeuses” dans le cadre de ses offres de cashback. Des centaines de personnes se sont plaintes de s’être retrouvées abonnées à un service payant, après avoir profité d’une offre de cashback qui n’affichait pas clairement les engagements contractuels.

Après une première condamnation et une amende de 10 millions d’euros en 2019, la société Indexa s’est retrouvée sous le coup d’une enquête de la DGCCRF en 2022, puis condamnée pour “abus de confiance et escroquerie”... avant de faire appel de la décision.

❌​ Autre exemple, en mai 2023, la DGCCRF a alerté contre les pratiques commerciales trompeuses des offres “Remises et privilèges”, présentes sur les sites de Castorama, Interflora, Allopneus et Feu vert. 

❌​ Même principe pour l’offre “Remises et réductions” de l’entreprise américaine Webloyalty. Cet été 2023, il était courant de voir le message “Cliquez pour obtenir votre remboursement” sur le site de la SNCF, juste après l’achat d’un billet de train. Le message renvoyait vers une offre d’abonnement au service de Webloyalty, sans que les clients réalisent bien l’engagement d’abonnement payant mensuel nécessaire pour obtenir des réductions. Le ministre des Transports a assuré qu’il ferait pression sur la SNCF pour qu’elle retire le module de son site.

✍️ ParMathilde Saliou, journaliste et autrice de Technoféminisme.

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🎓 Éducation financière. C’est la cata : 26% des Français.e.s ne comprennent pas des concepts financiers clefs comme “inflation” ou “taux d’intérêt”, selon une étude Allianz publiée la semaine dernière. Et les femmes sont hélas plus touchées. Comment devenir autonome financièrement dans cette situation ? Le manque à gagner représenterait 2 390 € par en environ pour une personne à faibles revenus, soit 39 270 € sur 10 ans ! Acquérir de bonnes connaissances, comme la maîtrise du couple “risques/rendement”, permettrait de gagner en moyenne 2 730 € de plus que les autres. Pour changer ça, faites circuler la newsletter Plan Cash et signalez-nous les termes que vous voulez qu’on définisse pour vous !

👛​ En attente. Autre exemple du problème de manque d’information financière, l’argent de 30 000 enfants placés dort à la Caisse des dépôts… C’est 19 millions d’euros au total, soit des années d’allocations de rentrée scolaire non distribuées aux bénéficiaires de l’aide sociale à l’enfance. Faites circuler auprès des proches concerné.e.s.

👩‍👧‍👦🕸️ Travail invisible. D’après une enquête Ifop, les meufs ont besoin de repos… à la rentrée ! 70% d’entre elles se disent “fatiguées” au retour de vacances. En cause, l’inégale répartition des tâches ménagères et du “care” pendant ces fameuses vacances.

🥊​ Coup dur. Pas d’augmentation d’impôts avait promis le gouvernement ! Une nouvelle fois, il ne tient pas ses promesses, n’ayant pas réussi à négocier avec les communes sur le financement. La taxe foncière a donc augmenté fortement ce 30 août, même sur les résidences principales. Cet impôt local prend au minimum 7,1 % en raison de l’inflation, calculée ici sur la revalorisation des valeurs locatives. À cette augmentation automatique s’ajoute celle votée au cas par cas par les collectivités locales pour renflouer leurs caisses. À Paris, le taux a augmenté de 62,7% au total ; à Grenoble de 33,2% ; à Courbevoie de 21% par exemple. Retrouvez ici la liste des villes les plus impactées.

🧙‍♂️🧙‍♀️ ​Salut à toi vieil entrepreneur ! Une étude d’Audencia Business School vient contredire le mythe du jeune entrepreneur. Sur un échantillon de 2 900 entrepreneur.e.s allemand.e.s, elle démontre que les plus de 50 ans sont les innovateurs les plus radicaux. La probabilité qu’un fondateur ou fondatrice introduise une nouveauté sur le marché augmente de 30 % quand son âge augmente de 10 ans. Ces années se traduisent aussi par une augmentation de 350 000€ de chiffre d’affaires annuel en moyenne. L’expérience demeure un atout.

📮 Philatélie. Le 18 novembre, la Poste lance sa première collection de “NFTimbres”, soit 100 000 timbres à collectionner sous leur forme physique et numérique sur la blockchain Tezos.

🍝​​ Précarité alimentaire. L’association Les Restos du Cœur est en train de restreindre le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire en raison de difficultés financières liées à l’inflation. 150 000 personnes pourraient être touchées. Le gouvernement a promis une aide exceptionnelle de 15 millions d’euros. Si vous avez les moyens de faire un geste, les dons à l’asso sont défiscalisés à 75%.

💪​ Génération Z inégalitaire. D’après une étude du Cereq de juillet, les inégalités femmes-hommes au travail persistent trois ans après leur entrée sur le marché du travail (gloups). La part des jeunes diplômées grossit au sein de la génération 2017 (la moitié d’entre elles sont diplômées du supérieur contre 40 % d’hommes), mais la ségrégation dans les filières de formation reste intacte (aux femmes les filières tertiaires et santé/social) et la maternité a toujours un impact négatif sur les carrières, s’agace la chercheuse Rachel Silvera.

➕​➗​ Demandez le programme. Heureusement, les mathématiques sont à nouveau obligatoires en classes de Première et Terminale cette année scolaire. La matière devenue optionnelle dans les programmes après la réforme Blanquer réintègre le tronc commun du baccalauréat… et donc celui de nombreuses jeunes filles qui l’avaient boycottée en raison des stéréotypes sexistes courants.

🤑​ Vie de riches. Fans de la série Succession ? Les histoires de familles du groupe Barrière (casinos et hôtels) devraient vous passionner...