🧞♀️Choisir ses actions comme un.e pro?
💸👊N°29: ou passer son tour pour son bien! Face au "bear market". Et l'actu retraites des meufs, influenceur.ses et start-ups beauté.
Sommaire N°29
Choisir ses actions en Bourse comme un.e pro? (ou passer son tour)
📌 Le mot de l’éco: Bear market
Scalable Capital, la pub utile
🗓️ Les événements de la commu
🐓 À picorer
Les 6 actus qui TE concernent : retraites des meufs, influence et lobbying, double standard, start-up beauté, métiers d’avenir… et métier passion piège.
📚 🎧 🎥 Les recos culturelles (éco et thune)
Vous êtes plus de 50 000 abonné.e.s sur Insta et presque 14 000 abonné.e.s ici, aidez-nous à atteindre les 15 000 et gagnez des formations en faisant suivre le mail à vos ami.e.s. Si vous aimez Plan Cash, partagez sur Insta, commentez ci-dessous… Bonne lecture !
Léa
📊 Choisir ses actions en Bourse comme un.e pro ?
(…ou passer son tour)
Plan Cash, la newsletter qui parle d’argent et d’investissements aux femmes, a déjà plus d’un an… Alors pourquoi avons-nous tant tardé à vous parler de choisir vos actions une à une ? Aux États-Unis, on appelle ça le “stock picking”, soit le fait de gérer vous-même votre portefeuille (sur un CTO ou un PEA) de façon active en ajoutant les actions d’entreprises qui vous plaisent, celles dont les résultats sont les plus prometteurs. Il faut alors partir de votre propre analyse des actions de chaque entreprise (ou de celle de la presse économique), de leur bilan financier, de leur croissance et décider sur quoi miser. Ça a l’air d’être à la fois une bonne idée pour coller à ses valeurs, mais aussi une opportunité de faire de grosses plus-values en misant de grosses sommes sur des actions risquées mais qui peuvent rapporter gros. Mais pourquoi donc avoir tardé à vous délivrer la formule magique ?
🎰 Parce que la grande majorité des petits porteurs finissent plumés. Selon une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF), 89% des particuliers qui s’essaient au trading perdent de l’argent. Plus leurs achats et reventes d’actions sont rapides, plus ça se rapproche du jeu, du casino, et plus la probabilité de perdre est forte. J’aimerais vous dire que les personnes aux plus gros QI ou les génies des mathématiques sont épargnés, mais même eux sont concernés. Je reprends l’exemple de mon copain T., diplômé de l’École Normale Supérieure en maths et bio, exilé aux Canaries pendant la crise du coronavirus, qui s’est pris de passion pour le trading de crypto-monnaies. Pendant des jours, il a écouté toutes les émissions YouTube sur le sujet, les podcasts, compilé les newsletters, gagné quelques milliers d’euros les premières semaines… et perdu 10 000€ net à la fin de ce qu’il désigne lui-même comme “une phase”.
Après tout, il faut être très sûr.e de soi, voire victime d’un biais cognitif de confiance, pour penser qu’en jouant en Bourse quelques heures par semaine, on pourrait battre les performances de traders professionnels, formés pendant 5 ans d’études et entraînés au quotidien sur des journées à rallonge de 10 heures. Et même chez les traders professionnels, sur le long terme une légère majorité d’entre eux a de moins bonnes performances que le marché réel, les simples fluctuations de tel ou tel indice*. Voilà pourquoi, il est souvent recommandé à un.e débutant.e de s’en remettre au service d’un robo-advisor ou de sélectionner des ETF et d’attendre sur le long terme.
🎲 Les erreurs de débutant.e.s à éviter
Celles et ceux qui s’essaient au “stock picking” sont victimes des biais précédents et de leur pendant : l’effet Dunning-Krüger, soit le fait de se croire compétent trop tôt quand on commence à défricher un sujet, alors qu’il nous reste tant à apprendre… Mais aussi du manque de méthode ou du changement trop fréquent de méthodes. Ils ou elles se fient souvent aux expériences passées d’une action, d’un titre qui pourtant ne présagent en rien des performances futures. Alors qu’il faudrait justement dénicher les nouvelles opportunités, celles plus discrètes qui sont en train de monter, les usages de demain. Ils ou elles font preuve d’une hyperactivité dans leur façon de trader, achètent ou revendent très ou trop vite. Souvent parce que la panique monte quand le titre commence à baisser… alors qu’il va probablement remonter. Enfin, ils ne regardent pas assez les frais : ceux des PEA de nos banques traditionnelles ou des brokers en ligne peuvent facturer à chaque transaction, alors autant bien réfléchir avant de passer un ordre.
🎲 Quels outils utiliser ?
Le plus ancien est le CTO ou Compte Titre Ordinaire, c’est comme une sorte de compte bancaire, géré par une banque ou un broker, sur lequel vous pouvez acheter des actions, des obligations ou des ETF (déf. dans cet ancien numéro). Contrairement aux autres, il ne vous offre pas d’avantage fiscal particulier. Vous serez donc ponctionné.e par la « flat tax »qui s’élève à 30% des gains. Quel est donc l’avantage majeur ? Vous pouvez y stocker des actions ou des ETF qui proviennent du monde entier, même si les actions disponibles dépendent surtout des plateformes. Les actions chinoises, par exemple, ne sont pas disponibles partout. Parmi ces compte-titres ordinaires les plus connus, il y a Trade Republic, eToro, Trading 212, Degiro. Mais aussi Scalable Capital, start-up allemande facile d’utilisation, et nouvel annonceur de Plan Cash (cf. “la pub utile” ci-dessous).
🇫🇷 Cocorico. La seconde possibilité est le PEA ou Plan d’Epargne en actions, une enveloppe créée par le gouvernement pour pousser les investisseurs.ses à financer des entreprises nationales ou européennes. On peut donc acheter des actions de ces pays, mais aussi des ETF de ces régions et des ETF indirects qui répliquent ceux de l’international. Petite mise en garde : on ne peut pas retirer d’argent d’un PEA sans le fermer, mais si l’on tient minimum 5 ans, on bénéficie d’un avantage fiscal puisqu’il est exonéré d’impôt sur le revenu. Pour votre PEA, vous pouvez vous tourner vers votre banque traditionnelle, Boursorama, Bourse Direct, Yomoni ou Saxo Bank. Tout en gardant un œil sur les frais d’ordre.
💸 Quelles sont les principales stratégies ?
Dans la presse économique, les bouquins de finances personnelles ou chez les influenceurs financiers sur les réseaux sociaux, vous trouverez toutes sortes de méthodes plus ou moins rigoureuses de sélection des actions ou obligations sur ces CTO et PEA. Toutes sont risquées, seul l’investissement programmé de petits montants chaque mois via des ETF l’est à peine un peu moins. Il faut donc encore et toujours penser à diversifier : ici ce sera en achetant entre 10 et 15 actions minimum et en s’assurant qu’elles soient dans des secteurs variés. Il faudra garder en tête que les conserver le plus longtemps en misant sur des entreprises dans lesquelles on croit vraiment au business et au développement est une meilleure stratégie. Et penser à revendre quand les actions sont au plus haut pour encaisser les plus-values… même si on ne peut jamais vraiment savoir si on a atteint le plafond.
🎯 Voici différentes stratégies glanées :
🤑 Investir dans les actions à dividendes. Ce sont les entreprises qui décident de rémunérer leurs actionnaires chaque mois, même si ce n’est que de quelques euros, pour attirer et motiver les petits porteurs à rester.
🧠 Investir dans la valeur. C’est la méthode adoptée et professée par le milliardaire Warren Buffet. Il s’agit de repérer les entreprises qui créent vraiment de la valeur chaque année, celles dont les produits sont utilisés par tout le monde autour de nous, dont le « cashflow » disponible (ou flux de trésorerie) est important, celles qui sont parfois sous-évaluées. (On reviendra un de ces jours sur le petit calcul à effectuer.)
💪 L’investissement de conviction. Ce n’est pas le plus rentable, mais c’est celui qui permet de rester droit dans ses bottes, de choisir une par une des entreprises qui innovent, se renouvellent, qui respectent leurs salariés, qui s’adaptent au marché. Bref, celles dont la stratégie business (ou le produit) nous parle. Mais aucun choix de cœur ne peut se faire sans se pencher sur les résultats financiers de l’entreprise, ses bénéfices annuels, ses projections, la croissance de la clientèle ou de ses marges.
😏 L’investissement cynique. C’est celui qui profite des crises sociales et médiatiques pour acheter en soldes des actions que tout le monde vend. Persuadé que le capitalisme finit par pardonner et que les valeurs vont remonter d’ici un ou deux ans quand le scandale sera passé. C’est ce qu’a fait P-L un ami quand la triche sur les particules fines des moteurs diesels de Volkswagen a éclaté… Un gros coup pour la marque, même si les actions ont fini par remonter. C’est ce qu’ont connu les maisons de retraites Orpea qui sont en train de se remettre lentement du scandale. La baisse des ventes qu’a connue Airbus au moment du premier confinement a fait chuter les actions, mais une fois la crise passée, les passagers recommenceraient à prendre l’avion. Voici donc un autre exemple d’investissement cynique.
🐑 L’investissement moutonnier. C’est celui qui consiste à copier les autres, à écouter les personnes (non diplômées ou non compétentes de son entourage), à acheter des bitcoins quand ils sont au plus haut par exemple. Ou bien à imiter le portefeuille d’investisseurs célèbres, d’influenceurs sur des applis de brokers, à acheter les actions les plus achetées par les autres internautes. Beaucoup d’applications communiquent sur ce système de mimétisme. C’est, selon moi, la technique la plus risquée. Celle qui nous pousse à investir trop tard, et parfois sur des produits que nous ne comprenons pas. À fuir.
Dites-moi en commentaires celles qui vous intéressent le plus et dont vous souhaitez que je parle dans un prochain numéro ?
* Soyons honnête, cela fait 48 heures que je cherche la source exacte de cette affirmation... Elle vient d’une de mes deux bibles d’économie comportementale, soit Système 1/Système 2, les deux vitesses de la pensée du Prix Nobel d’économie Daniel Kahneman, soit de Factfulness du regretté médecin et statisticien Hans Rosling. Promis, quand je l’ai retrouvée, je vous fais signe !
📌 “Bear market”
🐻 Cette métaphore anglo-saxonne s’inspire d’un ours qui hiberne (“bear”) et désigne les marchés baissiers, quand les valeurs boursières ou cryptos sont en berne. Leur baisse atteint en moyenne 20% de moins depuis le dernier pic des valeurs et s’installe sur plusieurs mois dans le temps. Nous sommes entré.e.s en “bear market” des cryptos en novembre 2021, la baisse est moins prononcée pour les actions mais bien présente. Un sentiment pessimiste général s’installe alors : les investisseurs.ses deviennent alors plus frileux.ses, alors qu’il s’agit d’un moment opportun pour faire des affaires en achetant des actions sous-cotées par calcul ou progressivement en “dollar cost average” (DCA), dit “investissement programmé”.
L’économie est faite de cycles donc le “bear market” est normal et multi-factoriel : il peut être lié à la consommation, à l’inflation, aux taux d’intérêt, au contexte géopolitique et/ou au chômage.
🐂 Le contraire est le “bull market”, métaphore inspirée du taureau et de sa façon de foncer toutes cornes brandies. Elle représente le marché haussier, ce moment où les valeurs grimpent en flèche et battent régulièrement des records. On a connu un “bull market” en crypto-monnaies fort en 2021.
Prêt.e à plonger dans le grand bain de la Bourse, mais besoin d’une rassurante bouée ? On vous présente notre nouveau partenaire Scalable Capital. C’est un “broker”, soit une application qui permet d’investir dans des actions, ETF et cryptos facilement, dès 1 € par mois avec son smartphone. Scalable Capital est l’une des applications les plus pratiques pour faire du “DCA” ou de l’investissement programmé, c’est-à-dire investir tous les mois à la même date le même petit montant pour limiter les risques et les aléas du marché. Un investissement de long terme, des économies qui grossissent grâce aux intérêts composés, sans avoir besoin de grandes connaissances en Bourse ou d’y passer trop de temps, ni chercher à faire le malin.e pour battre le marché !
Les atouts majeurs de cette start-up allemande, ce sont ses plans d’investissements sans frais d’ordre que l’on peut automatiser chaque mois*, avec un choix de plus de 1.900 ETF, ces paniers d’actions qui permettent de diversifier son portefeuille dans de nombreuses boîtes d’un coup. Ses 600.000 client.e.s ont déjà mis en place plus d’1 million de plans d’investissements en Europe ! MSCI World, S&P500, CAC40 ou indices ISR et écolos, tu peux comparer et choisir tes ETF selon tes critères sur leur site pédago Just ETF. Scalable Capital veut rendre accessible l’investissement à chacun.e pour participer à l’économie, combattre l’inflation ou préparer sa retraite. Alors, tu sautes ?
*Ceci n’est pas un conseil en investissement. Rappelons qu’investir comporte des risques de perte en capital totale ou partielle.
🎈Soirée “Plan Cash”. 🎉 C’était une soirée sincèrement drôle bien qu’on ait parlé cash. Entre 120 et 140 investisseuses réunies dans les locaux prêtés généreusement par VO2 Group. Après une séance de pitchs, une poignée de courageuses a raconté son rapport à l’argent personnel, familial, professionnel et ses investissements, avec humour et sincérité, et Morgane et moi avons donné 2 ateliers à la négo salariale et aux bases de l’investissement.
Nos chers annonceurs les SCPI Moniwan, l’assurance-vie et PER Nalo, ainsi que l’assurance-vie écolo Goodvest se sont prêtés au jeu du speed dating pour répondre aux questions de nos abonnées. 🍷 La soirée s’est achevée avec la cuvée militante de Vins & volailles et un blind test endiablé dont vous pouvez réécouter la playlist ici. 😈🎵
👩🏻🏫👛 Il n’y a pas de petites économies. Pour les courses, la cuisine, les fringues, vous avez une fâcheuse tendance à sur-consommer sans en avoir conscience… Il est temps d’ouvrir les yeux (doux) sur vos habitudes de consommation et vos dépenses pour mieux les estimer et connaître les combines. Le 9 février à 19h, la spécialiste du budget écolo et de la méthode BISOU Marie Duboin, aka @La_salade_a_tout, partagera avec vous tous ses tuyaux pour cuisiner pas cher, économiser en énergie et dépenser moins. Bonne nouvelle : la formation est OFFERTE par Nextdoor 🚪, la plateforme qui permet de tisser des liens solides entre voisins et de s'entraider. Inscriptions obligatoires ici !
👵🏻👵🏽👵🏿 Sauvons les vieilles 2. On s’excuse de se répéter, mais chaque semaine le gouvernement nous prend un peu plus pour des cruches avec cette réforme des retraites. La Première ministre Élisabeth Borne répète que l’augmentation des pensions de retraite minimum à 1 200€ va aider les plus pauvres, dont les femmes, et améliorer la situation de 2 millions de personnes. Mais cela vaut seulement pour les personnes qui ont eu des carrières complètes et à temps plein… soit pas les femmes, ou en tout cas pas les mères. Même le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester concède que les femmes seront “un peu pénalisées”. Jolie litote. Selon les analyses entendues par-ci par-là, les femmes devraient travailler entre 4 et 7 semestres supplémentaires pour avoir droit à une retraite à taux plein…
📱 Bras de fer en pagaille dans l’influence. Face aux nombreuses dérives, Bercy s’est mis en tête de réguler le secteur de l’influence depuis fin décembre. Il multiplie les concertations avec les professionnels du secteur qui souhaitent une auto-régulation et un minimum de contraintes, alors que les consommateurs, las des arnaques, demandent l’exemplarité à ces professionnels de la pub en ligne. Une consultation publique a été lancée auprès des Français.es pour recueillir leurs avis, expériences et propositions de mesures concrètes. Vous avez jusqu’au 31 janvier pour participer. Deux parlementaires Nupes et Renaissance ont déposé une proposition de loi commune pour accélérer cette régulation.L’influence financière est particulièrement scrutée, notamment par l’AMF, après le dépôt de deux plaintes novatrices d’un collectif de victimes pour “escroquerie en bande organisée” et “abus de confiance” contre la plateforme de NFT Animoon et le couple d’influenceurs Marc et Nadé Blata qui s’amusaient à donner des conseils financiers sans aucune compétence ou mesure... 🤯
📏👫 Doubles standards. Ne soyez pas grande (plus d’1m77), ne parlez pas fort et cachez vos cheveux blancs. Cet article de Welcome to The Jungle, liste les doubles standards qui pénalisent les femmes au travail. On en découvre un nouveau : l’humour ! Car selon une expérience du Journal of Applied Psychology, les femmes drôles ont moins de chance d’évoluer dans leur carrière en entreprise… Rires jaunes.
💄Parce qu’elles le valent bien. (Ou pas.) Le fonds d’investissement Bold de L’Oréal vient de lever 136 millions d’euros pour financer des start-up innovantes sur “des concepts de beauté prometteurs à un stade précoce de développement”, annonce son patron Jean-Paul Agon, après 80 millions en mars 2022. Il a déjà financé Digital Village, une start-up qui permettra bientôt de maquiller son avatar ou de le vêtir de NFT dans le métavers, les parfums chinois Documents, ou encore Prinker Korea Inc qui fabrique des machines à tatouages éphémères des sourcils. Curieuse de voir si ces innovations seront vraiment utiles…
🌱 Métiers d’avenir. Responsable économie circulaire, juriste RSE, responsable mesure d’impact et data ESG, manager adaptation au changement climatique et “chief value officer” (qui intègre les critères extra-financiers à ceux de mesure de la réussite), voici les 5 métiers engagés qui vont se multiplier ces prochaines années. Les intitulés sont un peu flous, mais expliqués chez Novethic.
🐻❄️ Revigoré. La semaine dernière, la quasi-totalité des cryptos ont remonté, Bitcoin et Ethereum en tête, laissant entrevoir un espoir de reprise... Mais les fluctuations restent fortes et pas forcément durables. On ne va pas vendre la peau du “bear market” avant de l’avoir tué…
📚✍️ Le piège du métier passion, Anne-Claire Genthialon, Alisio, 2022. Qui n’a jamais rêvé d’exercer le métier de ses rêves ? Anne-Claire, elle, l’a réalisé en travaillant comme journaliste au quotidien au losange rouge. Elle exerce sous le statut de pigiste, un système à part qui permet de travailler et d’être payé.e à l’article… et de jouer la variable d’ajustement. Précaire. Mais ça lui plaît tant qu’elle aurait presque payé pour avoir ce job, alors elle accepte toutes les propositions, sans jamais râler pour obtenir un paiement en retard, sans élever la voix, elle fait tout bien. Patiente, un peu scolaire. Au bout de plusieurs années, les sacrifices commencent à peser, 2 CDI lui passent sous le nez, elle continue à trimer avec une paie ric-rac, sans jamais gagner la sécurité de l’emploi. Elle écoute une cheffe de service larmoyer sur sa situation faussement précaire quand, elle, a suspendu tous ses choix de vie (enfants, achat d’appartement) au Graal du CDI tant attendu. Sa mère en est sûre : “ils vont bien finir par t’embaucher ?” Elle souffre mais reste. C’est lié à un biais d’économie comportementale appelé “les coûts irrécupérables” : on s’est tellement accroché, on a tant sacrifié, qu’on ne peut plus lâcher sans récompense. Les fausses promesses continuent jusqu’à la rupture sèche, comme un chagrin d’amour, au bout de 6 ans de contrats divers. Même son avocat lui confie qu’elle aurait pu poursuivre depuis longtemps cet employeur pour non-respect du Code du travail… Un ouvrage qui décrypte avec honnêteté la relation ambivalente de la Génération Y au taf, en s’appuyant sur des études de socio, économie, droit du travail… et une remise en cause du développement personnel. À lire le cœur bien agacé.
🎧 Revue de podcasts. Votre serviteuse a joué “grande sœur fourmi” dans le podcast Adulte, mode d’emploi (Nouvelles Écoutes) pour expliquer “où mettre sa thune quand on commence à en avoir de côté ? (ou pas)” Pour les plus jeunes d’entre vous, elle rappelle qu’il ne faut jamais dépenser plus que l’on gagne, prendre de crédit à la consommation ou payer 3 fois sans frais. Mais plutôt comment constituer une épargne de précaution et tremper un doigt de pied dans l'investissement. Dans les autres épisodes, des experts apprennent à lire et comprendre sa fiche de paie, comment fonctionnent les impôts ou les prêts.
🎙️💼 Après le Covid, le burn-out, les bullshits jobs, “comment redonner du sens au travail ?” C’est la question à laquelle répond Coralie Perez, socio-économiste et chercheuse à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans le tout nouvel épisode de Point de suspension…, le podcast sur le futur du travail, animé par Léa Lejeune et sponsorisé par l’Unedic. On y apprend notamment que la perte de sens ne touche pas que les cadres mais aussi les métiers du “care” et les ouvrier.e.s. L’organisation du travail et des objectifs chiffrés absurdes ont aussi beaucoup d’impact.
🎙️💳 Dans cet épisode de Vulgaire, Marie Baousson décrit avec minutie les violences économiques conjugales, dont 1 femme sur 10 serait victime en Espagne, selon l’étude “Ecovio” 2021. Privation des ressources financières, maintien dans la dépendance (carte bancaire confisquée ou opposition à la CB), demande à l’Autre de quitter son job, refus de payer les frais de santé de la conjointe ou captation des aides sociales du couples, bref, elles prennent différentes formes. Mais sont plus difficiles à prouver que des violences physiques. Pour lutter contre cela, BNP Paribas - qu’on critique souvent, mais pas toujours - a monté un projet intrapreneurial pour lutter contre les violences intra-familiales des client.e.s, pour mieux repérer et aider les femmes et minorités dans ces situations.